Le Centre de Prise en Charge des Victimes de Violences Sexuelles (CPVS) de Charleroi, a ouvert ses portes aux victimes le 15 novembre dernier. Les victimes de violences sexuelles peuvent s’y rendre 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour obtenir sur place un soutien médical et psychologique et pour y recueillir des preuves en vue d’éventuellement porter plainte auprès d’un personnel formé. Ce nouveau CPVS est le cinquième à ouvrir en Belgique. Il est situé sur le site du CHU de Charleroi, dans une maison toute proche de l’hôpital de 266 m² et directement lié à la zone de police de Charleroi.
Après Bruxelles, Gand, Liège et Anvers, Charleroi a désormais son Centre de Prise en Charge des Victimes de Violences Sexuelles
Le CPVS de Charleroi emploie 7 équivalents temps plein plus d’autres collaborations avec des spécialistes tels que des médecins urgentistes, des gynécologues, des urologues, des pédiatres, des gériatres et des psychiatres. Les victimes ont droit à plusieurs dizaines d’heures de suivi psychologique gratuit. L'approche globale qu’il propose permet aux victimes de réduire les séquelles, d'augmenter les chances de guérison psychologique et de se rétablir plus rapidement. En outre, les personnes de confiance, telles que les parents, les proches ou les amis qui accompagnent la victime, reçoivent aussi un premier soutien, des explications et des conseils.
"La lutte contre les violences sexuelles est une priorité absolue pour ce Gouvernement. Le modèle belge de nos centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles est cité en exemple à l’international. Avec ce nouveau centre, nous permettons à davantage de victimes d’avoir accès à des soins appropriés. La coopération que l’on y retrouve entre le personnel médical, psychologique et policier spécialisé est cruciale dans la lutte contre les violences sexuelles. Les résultats très positifs du projet pilote qu’étaient au départ les CPVS nous a encouragés à mettre sur pied un réseau de 10 CPVS, couvrant l’ensemble du territoire, d’ici 2023. En 2022, les CPVS de Flandre occidentale et de Louvain suivront. À partir de 2023, les victimes de violences sexuelles pourront également se rendre dans un CPVS dans le Limbourg, à Namur et dans la province du Luxembourg. Je tiens a rappeler que quelle que soit la situation sanitaire, toute victime de violence sexuelle est invitée à se rendre dans l’un des 5 CPVS existant", nous dit La Secrétaire d'État à l'Égalité des genres, à l'Égalité des chances et à la Diversité, Sarah Schlitz.
Des faits de violences sexuelles, qui ont malheureusement augmenté ces derniers temps
Les violences sexuelles touchent des milliers de belges chaque année, quel que soit leur âge ou leur genre. D'octobre 2017 à octobre 2021, 4372 victimes se sont présentées aux CPVS déjà existants à Bruxelles, Gand et Liège. En moyenne, la victime est âgée de 24 ans, environ 90% sont des femmes et près de trois victimes sur dix (30%) mineures. Le CPVS de Charleroi s’attend à recevoir environ 800 victimes par an.
Les victimes de violences sexuelles aiguës (datant de moins d'une semaine) peuvent également se rendre au CPVS de Charleroi pour une enquête médico-légale visant à recueillir des preuves. Si elles le souhaitent, les victimes peuvent déposer une plainte auprès de la police sur place, avec des inspecteurs des mœurs formés spécifiquement pour cette question. Les chiffres montrent que les CPVS contribuent largement à motiver les victimes à porter plainte, en moyenne 7 fois plus que lors d’un parcours “classique”.
Bien entendu, le CPVS accueille aussi les victimes pour lesquelles les violences sexuelles se sont déroulées il y a plus d'une semaine. Il est cependant conseillé de s’y rendre le plus rapidement possible, après 72h, les chances de recueillir des preuves diminuent.
Le CPVS travaillera en étroite coopération avec la zone de Police et le Parquet de Charleroi.
L'approche globale au sein du CPVS comprend également une coopération étroite avec les inspecteurs des mœurs présents sur place et qui ont reçu une formation approfondie aux techniques d’écoute des victimes et ont été informés des structures d'aide existantes.