Les feux d'artifice sont souvent synonymes de fêtes, mais pour les animaux, ils sont une source de stress. Et nous en avons encore une triste illustration, à Thuin, où un cheval est décédé d'un arrêt cardiaque dans son boxe durant la nuit du nouvel an.
Ces murs lacérés par les sabots et les nombreuses traces de sang, témoignent de la détresse qu’a connu la jument qui se trouvait dans ce boxe, dans un petit village de l’entité de Thuin, durant la nuit du réveillon du nouvel an. Des traces de lutte, reflet d’un stress démesuré, ont fait suite à l’explosion toute proche de feux d’artifices… La jument âgée de 29 ans est ensuite décédée après de longues heures de souffrance, comme l'a expliqué sa propriétaire.
Le second cheval, dans le boxe voisin, a lui aussi été en situation de stress intense, mais il a pu s’en sortir. Cet exemple, illustre une nouvelle fois de manière très concrète, l’impact que peuvent avoir les feux d’artifices sur les animaux. Rappelons que les règles d’utilisation varient en fonction des régions. En Wallonie, c’est au cas par cas. Chaque commune a en effet la liberté de décider si elle interdit ou non leur utilisation. A Thuin, l’usage de feux d’artifice est interdit sur le territoire, sauf dérogation. Et pour la bourgmestre Rachel Sobry, il faut renforcer les contrôles.
"J'ai été en contact avec la propriétaire. En tant que bourgmestre et soucieuse du bien-être animal, je compte renforcer les contrôles pour l'année prochaine, en concertation avec les services de police", précise Rachel Sobry.
Pour le vétérinaire qui a pris en charge la jument et selon le témoignage d’autres voisins, le feu d’artifice aurait été tiré à proximité des boxes. Attristée, dépitée, la propriétaire emploie le terme "d’assassinat" envers sa jument. Et elle ne compte pas en rester là.
Selon une enquête de GAIA publiée en juillet dernier, 98% des communes wallonnes ont interdit ou restreint l’utilisation de feux d’artifice (contre seulement 28% en 2018). Des efforts sont donc faits. Mais dans des villes où se déroulent des marches folkloriques, comme à Thuin, il y a une confusion supplémentaire. Certains pensent que si des feux d’artifice sont autorisés lors de la Saint-Roch, c’est le cas pour d’autres occasions. Pas du tout. La bourgmestre rappelle que seule la marche de la Saint-Roch bénéficie d’une dérogation, dans un contexte bien cadré et la population est avertie en amont.
Mais de nombreux particuliers ne respectent pas toujours la règle. Il y a bien la solution des feux d’artifice en bruit contenu. Mais peu de gens utilisent ce matériel beaucoup moins bruyant mais aussi beaucoup plus cher. Par ailleurs, il y a quelques semaines, GAIA, dans une lettre ouverte cosignée par 85 associations, a appelé les présidents des partis politiques belges à interdire la vente de feux d’artifice pour les particuliers.