Dès ce vendredi et jusque dimanche, les pilotes et le personnel de cabine basés en Belgique et travaillant pour Ryanair sont appelés à se croiser les bras. Ils ne seront pas les seuls employés de la compagnie aérienne à bas coûts à manifester leur mécontentement alors que la grève prend un aspect européen, s'étendant en France, en Espagne, en Italie et au Portugal.
Les syndicats chrétiens flamand ACV Puls et francophone CNE, seuls représentés au sein de Ryanair, appellent les pilotes et le personnel de cabine de la compagnie irlandaise à cesser le travail pendant trois jours, à un moment-clé pour le secteur aérien puisqu'il s'agit du premier week-end estival.
Les organisations syndicales dénoncent depuis belle lurette que le transporteur ne respecte pas la législation belge sur le travail et déplorent l'absence d'une direction RH basée en Belgique et connaissant la législation sociale qui s'y applique, ce qui éviterait de nombreuses erreurs sur les fiches de paie.
Après un "semblant de négociations", selon les propos de Didier Lebbe, secrétaire permanent de la CNE, aucune avancée n'a été obtenue par les syndicats, qui réclament notamment la garantie d'un salaire minimum pour tous.
Une action avait déjà été menée en avril et avait provoqué l'annulation de près de 300 vols aux aéroports de Zaventem (Brussels Airport) et Charleroi (BSCA). Ce mouvement de grève devrait aussi provoquer l'annulation de nombreux vols, même s'il est difficile d'en connaître l'ampleur, Ryanair ne communiquant pas proactivement sur le nombre d'annulations.
Ryanair fait face à une grève européenne de son personnel, avec des mouvements similaires en Espagne (du 24 juin au 2 juillet), au Portugal (24 au 26 juin), en France (25 et 26 juin) et en Italie (25 juin).
Le transporteur s'estime cependant droit dans ses bottes, dénonçant, à l'annonce de la grève, des affirmations "fausses" des syndicats belges et assurant que "Ryanair se conforme pleinement à la loi belge". Pour la compagnie, les deux syndicats devraient négocier "pour apporter des améliorations au lieu de faire de fausses déclarations et de proférer des menaces pour perturber inutilement les plans de voyage de nos clients belges".
Le CEO du groupe Ryanair Michael O'Leary, interrogé par Belga mi-juin, disait ne pas penser "qu'il y aura de grève en Belgique à la fin du mois de juin", ajoutant ne jamais être confiant envers des accords avec les syndicats belges. Selon lui, l'action organisée en Belgique en avril avait eu "peu d'impact". "Il n'y aura pas de grève européenne", avait-il également dit, sûr de lui. "Nous ne pensons pas qu'il y aura des grèves importantes. Et s'il y en a, elles seront insignifiantes et auront peu d'impact", avait-il prédit.
Source: Belga