Ce 23 septembre, c’est la journée de la bisexualité. Une journée importante pour des personnes trop souvent invisibilisées, y compris dans le milieu LGBT+.
Le fait d’être attiré sexuellement parlant ou d’éprouver des sentiments amoureux pour des personnes des deux sexes semble encore déranger en 2020.
Des clichés, il en existe autour de toutes les sexualités, mais il faut bien admettre que les personnes bi.e.s sont particulièrement accablées par toute une série de jugements.
Nous avons récolté le témoignage de Betel (28ans), bisexuelle.
« Cette journée est particulière parce que les personnes bisexuelles ont tendance à être effacées des luttes LGBT et queer. Pas assez hétéro ou pas assez homo, on a tendance à nous ranger dans la case des gens indécis.e.s. Or, nos attirances qu'elles soient affectives, romantiques, sexuelles ou autres ne sont pas des nouveautés. Les personnes bisexuelles existent depuis toujours et continueront d’exister. »
Biphobie exacerbée
« Quand on regarde l'histoire du monde, la bisexualité n'est absolument pas une nouveauté. Mais je remarque qu'il est très compliqué pour les personnes bi de « s’outer » que cela soit face à des personnes homo ou hétéro. Car les clichés sont encore forts présents. La biphobie est partout et se retrouve aussi chez les lesbiennes et les gays. Ce qui moi me fait encore plus mal. Je n'attends pas grand chose des hétéros mais des gens qui disent faire partie de la communauté queer, ça blesse encore plus quand ton identité est niée ou jugée. Du coup, cette journée est importante pour rappeler qu'on existe. Mais aussi pour rappeler aux personnes bi qu'elles ne sont pas seules. La bisexualité implique des choses qu'on ne retrouve pas forcément dans d'autres orientations sexuelles, comme le coming out répétitif. Il y a aussi des questions de santé mentale et d'addiction qui sont importantes à discuter dans nos communautés bi parce que nous faisons partie des gens à risque au vu de la persistance de la biphobie dans tous les milieux de la société »
La bisexualité n'est pas une transition vers l’homosexualité
« Je pense que l'orientation sexuelle est quelque chose de fluide. Ma bisexualité n'est pas celle des autres personnes bisexuelles. Certaines personnes bisexuelles n'auront que des relations homosexuelles, par exemple. Cela varie pour chaque personne. Mais c'est faux de penser que la bisexualité ne serait qu'une étape de transition vers l'homosexualité ou l'hétérosexualité. C'est plus complexe que ça et c'est ça également qui entraîne les coming out répétitifs des personnes bi. Il faut toujours rappeler que peu importe la personne avec qui nous sommes en relation actuellement, nous sommes toujours bi »
Au vu de ce témoignage, il est clair qu’il y a donc encore bien du chemin à faire. Betel relaye le sentiment de toute une communauté avec une conclusion évidente: Les personnes bisexuelles sont sujettes à diverses formes de discrimination et c’est sans doute la raison pour laquelle il existe une journée internationale de la visibilité bisexuelle.