La syphilis n'est plus un mythe du passé. Elle est bien de retour avec une hausse significative de 276% en 10 ans. Un chiffre qui coïncide aussi avec la gonorrhée et la chlamydia qui sont aussi en net progression.
Pour rappel, la syphilis est une infection sexuellement transmissible. Elle se manifeste par l’apparition de petites plaies indolores sur la peau mais aussi des muqueuses (pénis, vagin, anus, …). La syphilis se traite à l’aide d’antibiotiques . Elle touche essentiellement les hommes homosexuels mais aussi les hommes hétérosexuels. Les femmes sont aussi touchées.
La Chlamydia est souvent diagnostiquée chez les femmes. Cette infection se transmet par échange de liquides biologiques au contact des muqueuses génitales, orales ou anales. Elle est en forte recrudescence. En moyenne, 1 jeune sur 20 est infecté par cette infection. Le problème est qu'elle n’a pas de symptômes visibles. Les symptômes apparaissent 1 à 3 semaines après la contamination. Elle provoque des douleurs urinaires, des douleurs au bas ventre mais aussi des saignements irréguliers.
Enfin la gonorrhée, aussi appelée la chaude-pisse, peut aussi être infectée en même temps que la chlamydia. Les hommes sont aussi les plus concernés. Quant aux symptômes, ils apparaissent entre 2 à 7 jours après la contamination. Des brûlures urinaires, des écoulement jaunâtre et des douleurs en bas du ventre sont souvent observés.
Pour le Docteur Xavier Holemans, infectiologue au Grand Hôpital de Charleroi, le dépistage est essentiel:
On a une sensibilisation au niveau médical qui est plus importante. On a aussi des techniques qui permettent de diagnostiquer plus rapidement mais à nouveau le dépistage a toute sa place surtout pour les infections qui sont, en général, asymptomatiques
Mais alors, d’où vient cette augmentation? La peur est l’un des principaux facteurs de l’absence de vaccination pour le Docteur Xavier Holemans:
C’est jamais agréable d’avoir une infection sexuellement transmissible, c’est un sujet délicat. C’est lié à l’intimité. Peut être que les concernés n’ont pas trop envie d’en savoir plus. Je pense qu’on en parle dans les écoles et dans les familles mais c’est pas assez. C’est encore un sujet tabou.
Pour Rudy Gooris, directeur de l’asbl SIDA-IST Charleroi-Mons, la mauvaise communication est à pointer du doigt:
Pratiquement tous les jours, j’ai des patients qui viennent pour se dépister du Sida et qui ne connaissent pas les autres infections sexuellement transmissibles. Alors une fois qu’on a une demande, c’est nous qui devons amener l’information pour signaler qu’il y a un risque pour la syphilis, l’hépatite ou la chlamydia…. Nous essayons de communiquer aux mieux mais toute la population n’est pas au courant, tout particulièrement les professionnels de la santé. Quand je vois les questions qu’ils se posent, je me dis qu’il y a encore du boulot.
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à consulter le site de prévention sida.