Ce samedi au CEME de Dampremy s’est déroulé un colloque concernant l’accès aux soins de santé de proximité. Entre menaces et opportunités, les professionnels de la santé et d’autres secteurs ont débattu des différentes solutions pour améliorer un système qui ne fonctionne plus.
Car, ces dernières années, les soins de santé ont été mis à rude épreuve. Une mise en lumière qui a permis d’identifier certains problèmes et de poser des constats. « Jusqu’à aujourd’hui, les acteurs des soins de santé étaient forts dans une logique: ‘je pense au patient qui me rend visite le jour où il vient me voir’, explique Jean Macq, professeur de santé publique à l’UC Louvain. Il faut pouvoir travailler avec d’autres acteurs, qui ne sont pas des soins de santé, afin de pouvoir travailler sur la santé plus globale des personnes que l’on accompagne. Ça veut dire apprendre à communiquer d’une manière différente de ce dont les professionnels de la santé ont l’habitude de faire ».
Des mois d’attente avant un premier rendez-vous
L’impossibilité de trouver un médecin généraliste, des listes d’attente interminables ou encore la difficulté des assistants sociaux à trouver des consultations rapidement pour leurs bénéficiaires. Voilà le quotidien que vivent les acteurs des soins de santé. Alicia Monard est l’échevine de la santé à la ville de Charleroi et elle a bien compris l’enjeu du problème: « Si ceux et celles qui ne prennent plus de patient, car ils ou elles sont débordés, cela va retomber sur les acteurs de la deuxième ligne (les hôpitaux, NDLR). Cela va encombrer les hôpitaux avec des problèmes pour les patients qui n’étaient pas urgents à la base ».
Face à la pénurie de médecins, de spécialistes, ce sont les soins de santé de la 2e ligne, les hôpitaux donc qui sont alors sollicités. « Dans le New Deal, on parle de mieux partager les fonctions entre les différents prestataires de soins, précise Jean Macq. Si on partage mieux le travail entre ces différents prestataires de soins, l’hypothèse veut que ça va améliorer l’accessibilité aux soins ».
Les inégalités sociales sont un élément majeur de la mauvaise santé de la population défavorisée. Rien qu’à l’échelon communal, il est possible d’améliorer certaines choses.
L’idée est d’inclure des professionnels d’autres secteurs qui viennent en appui aux professionnels de la santé. On ne parlera plus d’une segmentation des soins, mais plutôt d’un système de soins intégré avec une approche territoriale et une meilleure circulation de l’information.
O.Boh