Avec près de 60.000 visiteurs en 2023 et un public toujours plus jeune et international, le Bois du Cazier a de quoi se réjouir. Le tout grâce à des activités variées et éducatives.
2023 est une année à épingler pour le Bois du Cazier. Et ce pour plusieurs raisons. D’une part, le site a enregistré une nette progression en termes de fréquentation. Ensuite, même si la procédure n’est pas complètement aboutie, des avancées notables ont été enregistrées dans l’identification des victimes de 1956 restées inconnues.
Les corps ont par la suite été ré-inhumés à la parcelle d’honneur du cimetière de Marcinelle. Enfin, un changement dans la continuité a été opéré avec le départ du directeur Jean-Louis Delaet et son remplacement par Colette Ista comme directrice faisant fonction, avec une visite royale en guide de baptême du feu le 8 août.
Avec 29.489 entrées payantes contre 24.325 en 2022 -soit une augmentation de 21%- le Bois du Cazier enregistre un nouveau record de fréquentation juste derrière les 31.443 enregistrées en 2006, année du 50e anniversaire de la tragédie. Et, si on y ajoute les entrées gratuites dont les premiers dimanches du mois qui ont connu un succès sans précédent, il s’agit de 60.000 personnes (contre 48.000 en 2002) qui ont découvert le site et ses trois musées.
On le voit, les commémorations du 8 août, le marché de Noël, Sport Terrils pour tous, le Festival de chant choral, la course du Cazier, les Journées du Patrimoine restent des rendez-vous incontournables pour les Carolos. Les événements organisés par des structures privées, comme les teambuildings, n’ont pas fait exception à la règle.
En 2023, le public est essentiellement composé d’adultes (55%), d’enfants (- de 18 ans et étudiants pour 25%) et de seniors (20%), le tout grâce à la programmation et l'offre de visites et d’animations qui ont contribué à la diversité et au rajeunissement du public. Les visites guidées ont elle aussi rencontré un franc succès, boostées notamment par la gratuité instaurée pour les écoles de la Fédération Wallonie Bruxelles.
Un constat réjouissant pour le Bois du Cazier, soucieux de renforcer plus que jamais la transmission de la mémoire du monde du travail, de l’immigration et de la solidarité auprès des plus jeunes. En termes de provenance : 63% de ces visiteurs sont Wallons (dont 45% d’Hennuyers), 8% Bruxellois et plus de 8,8% de Flamands. Sans oublier que plus de 3.000 personnes sont venues d’Italie, pays le plus représenté devant la France et les Pays-Bas!
Un bilan motivant pour entamer l'année 2024, qui sera marquée par trois expositions :
- « Unfree Labor – Do we have the choice ? » autour du monde moderne du travail ; les trams verts à Charleroi et les photographies artistiques d’Anne Courtoy et Jos Tontlinger. Différents colloques sont également programmés, notamment dans le cadre de la Présidence belge de l’Union européenne.
- Sans oublier les rendez-vous traditionnels comme les initiations à la forge (les 1ers samedis du mois), Sport Terrils pour tous (le 18 et 19 mai), les commémorations du 8 août, les Journées du Patrimoine (7 et 8 septembre), le concert de chansons italiennes (en novembre), le marché de Noël (du 6 au 8 décembre).
Porté à bras le corps par le Bois du Cazier et les différents experts bénévoles, le dossier de l’identification des victimes inconnues du 8 août 1956 se poursuit. Grâce aux constats et prélèvements opérés sur les dépouilles et scrupuleusement conservés, de nouveaux tests ADN vont pouvoir avoir lieu, notamment auprès d’instituts spécialisés en Suède et en Norvège : the National Board of Forensic Medicine, the Norwegian University of Life Sciences et the Oslo University Hospital. L’histoire continue, donc.
Comme indiqué dans le communiqué de presse: "Plus que jamais, le Bois du Cazier entend se profiler comme site de mémoire, de tolérance et de conscience. Mémoire pour les travailleurs qui, parfois au péril de leur vie, ont œuvré durant des décennies à l’essor économique de la Wallonie, de la Belgique, de l’Europe. Tolérance pour ces femmes et ces hommes, hier comme aujourd’hui encore, déracinés. Conscience que demain s’écrit aujourd’hui."