Michael O’Leary, le patron de la compagnie aérienne irlandaise Ryanair à la volonté de diminuer la vente d’alcool dans les bars des aéroports afin de limiter les troubles de comportement des voyageurs envers le personnel aérien. À l’aéroport de Charleroi, les avis sont mitigés.
Selon le directeur de la compagnie aérienne irlandaise Ryanair, Michel O’Leary les comportements violents des passagers envers le personnel de bord auraient augmenté cet été. La cause: l’abus d’alcool dans les bars des aéroports. Pour y remédier, il demande à ce que la consommation de boissons soit limitée à deux par voyageur.
"Nous n’autorisons pas les gens à conduire en état d’ivresse, alors pourquoi continuons-nous à les faire monter dans les avions à 10.000 mètres d’altitude? Néanmoins, les compagnies ne sont pas toujours en mesure d’identifier les personnes ivres à la porte d’embarquement. C’est lorsque l’avion décolle que les mauvais comportements apparaissent."
" Il faut savoir qu’il y a déjà un premier contrôle qui est réalisé à la porte d’embarquement, pas des hôtesses, indique Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE. Au niveau des équipes dans les cabines, il faut savoir qu’ils ont à peine 30 minutes pour débarquer les passagers, nettoyer l’avion et accueillir de nouveaux passagers. Le temps est donc relativement court pour prendre la décision de refuser une personne à bord. J’indiquerais aussi que la consommation d’alcool n’est pas le seul problème qui peut être rencontré au sein d’un vol, certains voyageurs prennent d’autres substances qui ont un rôle majeur sur leur comportement. Un passager peut être calme au moment de l’embarquement, mais s’énerver au moment du décollage ou durant le vol."
Un discours contradictoire selon les syndicats
Pour les syndicalistes, si la consommation d’alcool doit être réduite dans les aéroports, elle devrait également l’être à bord des avions.
"Il y a un double discours de la part de Monsieur O'Leary, déclare Didier Lebbe. Il souhaite réduire la consommation d’alcool des passagers, mais en même temps, le personnel de bord est contraint de proposer et de vendre de l’alcool durant le vol. Si un certain quota n’est pas atteint, le personnel risque une convocation pour un entretien disciplinaire. C'est une demande assez contradictoire."
Avis mitigés à l’aéroport de Charleroi
À l’aéroport de Charleroi, les voyageurs sont partagés sur la proposition de Michael O’Leary.
"Je pense que c’est une bonne idée de réduire la consommation d’alcool des passagers, mais comment le personnel de l’aéroport pourra-t-il contrôler cela ?, se demande Marie-Josée. Ça risque d’être compliqué. Cependant, je suis certaine que cette règle permettrait d’éviter certains conflits que certains ont peut-être déjà rencontrés en vol."
Impact potentiel pour les bars des aéroports
Du côté des bars de l'aéroport, les avis divergent. Damien Vanvelthem, directeur d’exploitation d’un food-truck au BSCA, n'est pas totalement d'accord avec la proposition.
"Nous ne sommes pas entièrement responsables de la consommation d’alcool des passagers, explique-t-il. Certes, nous en proposons à la clientèle, mais il arrive parfois que certains voyageurs arrivent déjà à l’aéroport en état d’ébriété. Notre objectif principal est de les nourrir et de proposer des boissons en accompagnement."
Michael O’Leary estime que cette mesure n'affecterait pas les bénéfices des bars dans les aéroports. Le problème d’abus d’alcool se manifeste surtout vers des destinations festives telles qu’Ibiza, certaines îles grecques, et les îles britanniques. À l’aéroport de Charleroi, aucun incident grave n'a été signalé, et aucun pilote n’a dû effectuer un atterrissage d’urgence pour débarquer un passager en état d’ivresse.