Si la pluie impacte le moral de beaucoup de Belges, elle s’en prend également aux professions de nombreux Carolos. Certains secteurs souffrent de cette météo digne d’un mois d’octobre.
Parmi les professions impactées, figurent notamment les marchands de glace, les agriculteurs, ou encore les acteurs du tourisme carolo. Nous avons rencontré Guiseppina, Nicolas et Cyri qui ont un point commun : le soleil est un allié dans l’exercice de leur profession.
Un rayon de soleil, et tout le monde vit, tout le monde sort, tout le monde a envie de glaces, de froid. Mais cette année, avec ce temps, c'est une catastrophe, témoigne Giuseppina Nicolosi, patronne d’une glacerie.
Pour le travail, pour la santé, pour nous et pour le moral: il faut qu’il fasse bon, réclame Nicolas Feyers, un agriculteur.
On finit par s’y faire comme en Bretagne, plaisante Cyril Willaey, co-gérant d’un parc d’accrobranche.
« Je me sens inutile »
Déguster une délicieuse glace au soleil est devenu une habitude pour beaucoup. Mais quand la météo prend des allures automnales, les ventes sont évidemment moindres.
Le mois de mai, c'est le plus beau mois et cette année, c'est horrible. Et on ne saura pas rattraper les pertes au mois de septembre, car, même s’il fait bon, ça ne rapportera rien. Les gens sont habitués à acheter une glace dès qu'on commence à tourner, quand il y a le soleil et qu’on revit, indique Giuseppina.
Il manque cruellement de clients. Certaines tournées rapportent à peine 20€/heure, soit pas suffisamment pour payer les factures, les véhicules, les marchandises, etc.
Je me sens inutile parce que j'ai l'impression que je perds mon temps. Il y a 7h de travail, et parfois je ne vois presque personne.
« Il va y avoir des répercussions »
Du côté des agriculteurs, le combat est similaire, même si les répercussions sont différentes. Qui dit pluie, dit prairie et champs inondés. Il est donc impossible de travailler normalement.
On n’avance dans rien, on est presque à l’arrêt. On ne sait pas faucher, on ne sait pas semer de maïs, on avance comme on peut, mais pour le moment on a des produits qui devraient être en fin en production et qui ne le sont pas encore, témoigne Nicolas.
Les animaux ne peuvent pas se rendre dans l’entièreté des prairies, il y a des retards dans les cultures : le moral est au plus bas.
On n'avance pas, on se lève le matin et il pleut, donc le moral en prend un coup. On ne sait pas ce qui va se passer.
« On est dans la boue »
Et puis sans soleil, le tourisme tourne aussi au ralenti. Pour ses acteurs, il est compliqué de s’organiser : les clients ont les yeux rivés vers le ciel et ne réservent plus aussi facilement.
Pendant les 4 jours de l'Ascension où il a fait magnifique, les clients réservaient en ligne. Maintenant, ils ne réservent plus à l’avance, parfois même pas la veille. 30 minutes avant, ils voient un petit rayon de soleil et nous contactent pour venir directement, explique Cyril.
Pour ce parc ouvert depuis seulement quelques mois, c’est un démarrage assez imprévisible et les pieds dans la boue.
On avait prévu d’embaucher quelqu'un depuis le 15 mai, on a dû reporter. Aussi, on travaille dans la boue et on ne sait pas encore y faire quelque chose vu le peu de jours secs.
Ces 3 travailleurs, comme ceux de nombreux autres secteurs n’ont aujourd’hui qu’un seul souhait : le retour du soleil pour leurs clients, leurs professions et pour le moral.