Selon une nouvelle enquête de l’institut Vias menée auprès de conducteurs de 18 à 30 ans, plus de 7 jeunes sur 10 vont dans une auto-école pour apprendre à conduire. La filière libre a toutefois plus de succès en Wallonie (39%) qu’à Bruxelles (16%) et en Flandre (25%). Cette enquête s’est aussi focalisée sur les comportements à risque des jeunes. Elle met notamment en évidence l’augmentation inquiétante du nombre de 18-30 ans sanctionnés par la police pour drogues au volant : 1 jeune conducteur sur 8 ayant reçu un P-V a été verbalisé pour cette raison ; il y a 3 ans, c’était 1 sur… 100 !
Dans son communiqué de presse, Vias indique que l’enquête a été menée auprès d’un échantillon représentatif de 1000 conducteurs de 18 à 30 ans comporte deux volets : le premier aborde la manière dont les jeunes apprennent à conduire ; le second traite de leurs comportements à risque et de la fréquence de leur implication dans les accidents.
1) Formation à la conduite
Plus de 7 jeunes conducteurs sur 10 (71%) font appel à une auto-école pour apprendre à conduire. La formule la plus prisée est celle qui consiste à combiner les deux approches, à savoir apprendre en filière libre en complétant son apprentissage par des heures d’auto-école. 1 jeune sur 3 (34%) privilégie cette méthode. Il s’agit aussi de la formation la plus efficace puisqu’elle permet de côtoyer des professionnels de la conduite pendant un certain nombre d’heures et, ensuite, de continuer à s’exercer pendant le temps nécessaire avec un conducteur expérimenté.
29% des jeunes optent pour la formule des 20 heures d’auto-école et poursuivent ensuite seuls leur apprentissage. Enfin, 8% choisissent l’accès direct qui consiste à suivre 30 heures d’auto-école avant de passer directement le permis. Cette formule a beaucoup plus d’adeptes en Wallonie (11%) et à Bruxelles (15%). Créée à la base pour les demandeurs d’emploi, l’accès direct semble donc avoir séduit un public beaucoup plus large. On peut toutefois émettre des doutes quant à la capacité d’un conducteur à appréhender tous les dangers de la circulation après avoir seulement roulé pendant 30 heures, d’autant que ces heures incluent les manœuvres. Elles sont par ailleurs prestées en journée pendant la semaine, ce qui ne permet pas au candidat de faire face à toutes les conditions de conduite. Cette formule n’existe d’ailleurs pas en Flandre.
Quant à la filière libre, elle attire 28% des jeunes mais avec des grandes disparités entre les Régions. Ils ont 39% à la choisir en Wallonie, contre 25% en Flandre et… 16% à Bruxelles.
Comment avez-vous appris à conduire ?
Belgique | Wallonie | Bruxelles | Flandre | |
En filière libre | 28% | 39% | 16% | 25% |
En filière libre mais avec quelques heures d’auto-école | 34% | 24% | 33% | 41% |
Avec l’auto-école (20h) et ensuite, seul | 29% | 26% | 33% | 30% |
Accès direct (30h d’auto-école et examen immédiat) | 8% | 11% | 15% | 4%* |
* N’existe pas en Flandre. Ils ont donc suivi leur apprentissage à Bruxelles ou en Wallonie
2) Comportements à risque
Le nombre de jeunes conducteurs de 18 à 30 ans ayant reçu un P-V au cours de l’année écoulée a légèrement augmenté (de 27 à 30%). Si la vitesse excessive reste le principal motif de verbalisation (pratiquement 1 P-V sur 2), on constate une hausse inquiétante du pourcentage de jeunes conducteurs sanctionnés pour alcool (de 3 à 11%) et drogues au volant (de 1 à 12%) !
Cette enquête met par ailleurs en lumière la plus grande tolérance des jeunes Wallons et Bruxellois pour la conduite sous l’influence de l’alcool ou de drogues. Ainsi, à la question « Quels comportements avez-vous adopté au cours du mois écoulé en tant que conducteur de voiture ? », 18% des jeunes Wallons et 19% des jeunes Bruxellois disent avoir pris le volant sous l’influence de l’alcool, contre 7% des jeunes Flamands. On observe une différence similaire pour la consommation de drogues : 4% des jeunes Wallons et 5% des jeunes Bruxellois ont pris le volant après en avoir consommé, contre 1% des jeunes Flamands.
Un jeune de 18 à 30 ans sur 3 (33%) a été impliqué dans un accident au cours des 3 dernières années. Ce pourcentage n’a quasi pas évolué par rapport à la dernière enquête en 2019. En revanche, il a sensiblement augmenté pour les 18-24 ans. Il y a 3 ans, ils n’étaient que 23% à avoir été impliqués dans un accident ; cette année, ils sont plus de 32% !
La crise sanitaire a certainement joué un rôle à cet égard. Les jeunes qui ont eu leur permis en 2019 ou en 2020 ont nettement moins roulé vu les restrictions imposées (limitation des déplacements, couvre-feu, etc.). Ensuite, quand tout a rouvert début 2022, ils ont été confrontés à des conditions de circulation qu’ils ne connaissaient pas (trafic plus dense, conduite de nuit avec des passagers, etc.), ce qui a pu leur poser des problèmes. Dans près de la moitié des cas (48%), il s’agissait d’un accident unilatéral, c’est-à-dire impliquant uniquement le jeune conducteur. Dans 37%, il était question d’un accident avec un autre usager dans lequel la responsabilité du jeune conducteur était engagée.