Le coût du suivi médical découlant de la pollution aux PFAS de l'eau de distribution ne peut être à la charge des citoyens concernés, a réaffirmé mercredi la ministre démissionnaire de l'Environnement, Céline Tellier, en commission du parlement wallon.
Les députés régionaux y ont poursuivi les auditions entamées lundi, après la communication des résultats des tests sanguins menés sur près de 2.000 personnes dans les zones de Chièvres et de Ronquières. "Il est clair, sur le principe, que le coût du suivi médical proposé aux citoyens confrontés à des taux élevés ne doit pas être à leur charge", a assuré la ministre écolo Céline Tellier.
"J'ai demandé à l'administration d'étudier les leviers à activer pour éviter que ces gens doivent sortir de l'argent de leur poche. Sur base de son analyse, il apparaît que les examens conseillés par le conseil scientifique indépendant sont déjà pris en charge par les mutuelles, à l'exception de la mammographie à partir de 40 ans, actuellement remboursée à partir de 50 ans", a-t-elle expliqué.
"J'ai dès lors écrit aux ministres de la Santé, au niveau régional et fédéral, pour demander que ces mammographies soient intégrées dans la liste des remboursements de la mutuelle et pour voir ce qui peut être fait sur le ticket modérateur afin que les citoyens concernés n'aient absolument rien à payer", a ajouté Céline Tellier.
Évidemment, ces ministres sont eux aussi en fin de mandat. "J'ai donc insisté pour que le message soit transmis à leurs successeurs afin que le suivi soit assuré dans les plus brefs délais", a-t-elle ajouté.
À plus long terme, Céline Tellier est revenue sur l'idée d'un fonds d'indemnisation interfédéral "qui devra garantir que tous les frais liés aux PFAS soient supportés principalement par les responsables des pollutions". "Les travaux sont en cours", a-t-elle indiqué, alors que dans les rangs parlementaires, certains insistaient sur l'importance d'un 2e tour de dépistage. "A Chièvres, seuls 15% de la population ont été testés. A Ronquières, 10%. Vu les taux élevés de PFAS dans le sang qui ont été constatés, est-ce que le prochain gouvernement va organiser rapidement une nouvelle campagne de tests?", s'est ainsi interrogé Jori Dupont (PTB).
"Il y a urgence à accélérer le tempo", a de son côté estimé le chef de groupe des Engagés, François Desquesnes. "Mais se pose aussi la question des moyens: sont-ils suffisants pour couvrir l'ensemble des zones potentiellement concernées et pour répondre aux attentes légitimes des citoyens", a-t-il ajouté.