La fin du chantier de rénovation du petit ring de Charleroi (R9) prévue pour ce mois de septembre après un énième report, est à présent remise à la fin du mois d’octobre. Ce chantier qui a débuté en septembre 2014 était initialement prévu pour... trois ans. Retour sur cette véritable saga d'un chantier aux multiples rebondissements.
Problèmes d’étanchéité, de joints de dilatation, dégradation des bétons et glissières de sécurités plus aux normes… Après 40 ans de bons et loyaux services, le petit ring de Charleroi, le R9, était au bord de l’agonie. Une usure liée à son âge et au trafic. 50.000 véhicules l’empruntent chaque jour…
C’est en septembre 2014 que débute une réhabilitation en profondeur du ring, sur 1,8 kilomètres dans sa partie sud, la partie aérienne. Un chantier pharaonique (entre la rue de l’Acier et la porte de la Neuville) de 26 millions d’euros HTVA, financé par la SOFICO, réalisé avec le Service Public de Wallonie. Le délai alors annoncé est de 3 ans. D’emblée, l’opération qui s’articule en 3 phases est annoncée comme étant complexe. Le tronçon à rénover est divisé en 3 zones qui présentent chacune des caractéristiques différentes au niveau de la structure. Au total, 15 ponts et viaducs et 9 échangeurs sont concernés, dont une zone située au-dessus de la gare et du parking de la Villette.
Mais allant de surprises en surprises, les phases successives du chantier prennent du retard. Un nouveau délai est annoncé : fin 2018, soit un an de report. Mais rapidement, une année supplémentaire vient encore s’ajouter à ce calendrier qui semble devenir extensible à souhait. La SOFICO pointe alors du doigt INFRABEL qui met plusieurs mois pour accorder chaque autorisation de coupure de circulation ferroviaire dans le périmètre de la gare.
Un portique innovant... mais pas au point
Et la saga dans la saga, c’est ce fameux portique servant à la mise en peinture des tabliers sur ring. Une solution qui se voulait innovante mais qui a connu des ratés. Sommée de trouver des solutions pour réorganiser le chantier, la société sous-traitante tarde à se manifester. Des mois de retards s’ajoutent encore au délais annoncé. Et c’était sans compter une série d’avaries invisibles sous les ponts, qui vont encore figer certaines phases. Pourtant, en juin 2017, une fin imminente du chantier est déjà fièrement annoncée par la SOFICO. L’épisode du portique qui tombe en panne, puis qui est difficilement utilisable repousse encore et toujours les délais.
En septembre 2019, c’est la panique… un morceau de béton se détache d’une section du tablier du R9. Le bloc s’écrase sur la bande intérieure de ce rond-point de l’entrée de Charleroi, heureusement sans faire de blessés. Cela fait fait alors 5 ans que le ring est en rénovation.
En novembre 2019, un nouveau délai de fin de chantier est alors avancé : ce sera pour avril 2020. « Cette fois, on y arrive », affirme la SOFICO. Les retards successifs qui incombent directement à l'entreprise chargée du chantier, ont été sanctionnés, par une astreinte d'1,2 million d'euros.
Retards de chantier et crise du covid-19
En mars 2020, le coronavirus vient s’ajouter à la complexité des travaux. C’est le début du confinement, le chantier s’arrête. Un énième délai est alors communiqué : juin 2020. Nous sommes à présent à près de 6 ans de chantier. Le double du calendrier initial. « Fin septembre, ce sera presque fini » précise le maitre d’ouvrage.
Mais comme s'il manquait encore un épisode à cette laborieuse série, la fin du chantier est à présent remise à la fin du mois d’octobre… raison invoquée : le démontage de ce fameux portique de peinture. La circulation ferroviaire doit de nouveau être interrompue durant l’opération. Et cela doit se faire de nuit, le week-end.
Les automobilistes ont décidément de quoi ne plus s'y retrouver. Ces barrières de sécurisation et les embouteillages feraient-il à jamais partie du décor du R9 ? Il reste encore une lueur d’espoir… en tout cas pour ceux qui veulent encore y croire !