Depuis des mois, le secteur de la culture réclame au minimum un peu d’attention, au mieux des solutions pour une vraie reprise. Les arts du spectacle se sont un peu plus de 25 000 travailleurs et depuis mars, ils sont, pour la plupart, complètement à l’arrêt. Denis Ducarme, le Ministre des Indépendants et des PME a provoqué ce lundi une réunion avec quelques acteurs de terrain, et hasard du calendrier, il y a quelques jours Fabrice Laurent, le directeur de l’Eden annonçait la reprise des activités au sein du centre culturel Carolo.
Le secteur des arts du spectacle a besoin de réponses et d’actions. Cela est perceptible depuis des mois. Si les acteurs de terrain ont été patients jusqu’ici, certains ont décidé de reprendre un minimum d’activité dans le respect des mesures sanitaires en vigueur. C’est le cas du directeur de l’Eden Fabrice Laurent, qui s’est exprimé le 13 août dernier à ce sujet sur les réseaux sociaux. Il nous explique ses motivations.
« D’une part il nous tarde de reprendre les activités, cela fait 5 mois qu’il n’y a plus eu d’activités dans l’Eden. On n’est pas resté inactif pour autant puisque nous avons proposé une fête de la musique dans les maisons de repos et services résidentiels. Pendant l’été nous avons proposé des speaker corners, des balades exploratoires etc… mais là, c’est la reprise dans la brasserie de l’Eden parce qu’on voulait garder un maximum de convivialité. On voulait aussi soutenir la Brasserie. Nous commençons donc par un diner spectacle, les délices burlesques. »
La jauge de la salle sera également réduite, il n’y aura que 40 spectateurs. Le directeur de l’Eden se veut donc lucide par rapport à la crise, mais pas inactif, c'est dit-il le meilleur moyen d'aider le secteur.
Le meilleur moyen de soutenir le secteur, c’est de le faire travailler
Les diners spectacles de l’Eden de vendredi et samedi prochains sont déjà complets mais d’autres activités sont au programme, comme Taama, un spectacle gratuit qui aura lieu sur la place du Bourdon demain et samedi prochain, ou de jeudi à vendredi au même endroit une comédie sur le thème d’Hamlet. Le programme est complet jusque fin août. Non, l’Eden ne chôme pas en cette fin d’été.
« L'idée c’est de relancer l’activité même modestement avec des petits spectacles. Si je prends notre exemple de délices burlesques, ce n’est pas un concert complet à 700 personnes avec tous les métiers qui travaillent autour de l’évènement, mais c’est mieux que rien. »
Et rien ne remplace le théâtre vivant.
Donner des perspectives au secteur culturel
Le Ministre des Indépendants et des PME Denis DUCARME a, quant à lui, reçu ce lundi quelques représentants du secteur des arts du spectacle. Parmi eux, Gino Innocente, du Ronquières Festival, Marc Pinilla, du groupe Suarez, Alexandre Pinchart, CEO de Shadow to Live, Baudouin Remy, de « Sois belge et tais-toi », Thibaud Demey, musicien, Vinciane Morel et Stijn Snaet de l’Alliance des fédérations du secteur de l’événementiel, Michel Kacenelenbogen, de la FEAS (Fédération des employeurs des arts de la scène) ainsi que Vincent Counard (Taloche).
Egalement présents, des représentants de la Première Ministre Sophie WILMES et du Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves JEHOLET. Ensemble, ils ont abouti à la mise en place d’un groupe de travail technique. Il devra faire des propositions en vue du prochain CNS (conseil national de sécurité)
« Si certains travailleurs ont pu reprendre partiellement leurs activités, explique Denis Ducarme, de nombreux artistes et professions qui en dépendent comme les techniciens ou chargés de production/diffusion restent à l’arrêt. Je me suis engagé à aborder avec les experts les conditions de reprises des spectacles et autres événements à partir de septembre.»
Privé - subventionné, même combat
Si le ministre Ducarme s’intéresse au secteur culturel privé en prônant également pour un maintien voir un renforcement du droit passerelle, le monde culturel subventionné doit être à la hauteur de ses responsabilités comme l’a rappelé Fabrice Laurent.
"Nous, si on peut se permettre de relancer l’activité sans être rentable, c’est parce que les subventions ont été maintenues et tant qu’elles le sont c’est un boucler pour maintenir le travail. Il faut donc à la fois soutenir le privé et soutenir le maintien des activités culturelles subventionnées. »
En attendant, à l'Eden, les travaux continuent
L’Eden a pour sa part un autre défi à relever, terminer les travaux de sa grande salle pour octobre, date de relance des activités culturelle à part entière.
" C’était un double contrainte de relancer dans la brasserie, à la fois pour la convivialité et parce que les travaux dans la salle ne sont pas terminés. Alors, on a eu très peur parce que ça a pris du retard, on devait commencer en mai, mais finalement l'entreprise a commencé en Juillet et est dans les temps. Et ça reste notre priorité de relancer les activités dans la grande salle début octobre. »
Revoir le sujet de Anthony Cujas et Luc Willems :