Vendredi, les syndicats du personnel de bord de Ryanair ont déposé un préavis de grève à durée indéterminée. Ils réclament du changement tant au niveau des salaires qu’au niveau des conditions de travail. Et s’il ne devrait pas y avoir de grève pendant ces congés de Pâques, l’été quant à lui risque d’être assez perturbé…
Les stewards et hôtesses de l’air qui travaillent chez Ryanair ont décidé de se faire entendre ! Les syndicats du personnel ont déposé un préavis de grève. Selon eux, les conditions ne sont plus acceptables, et il faut que ça change.
« En tant qu’employé, on croit que c’est nécessaire. On essaye depuis 2 ans de négocier avec Ryanair, mais ça n’avance pas. La compagnie réagit à chaque fois d’une façon différente. Cette grève, c’est notre dernière solution car on ne nous écoute pas », explique Ivan Bomfim, steward chez Ryanair.
« Le personnel a vécu une période Covid très difficile. Et on a remarqué que Ryanair renseignait mal ses travailleurs à l’ONSS : ils n’avaient donc droit qu’à du demi-chômage économique. Au lieu de régler tous ces problèmes pendant cette période calme, la compagnie a fait encore plus pression sur son personnel en exigeant des réductions de salaire sur des salaires minimums », ajoute Didier Lebbe, secrétaire syndical CNE.
Une accumulation de faits
Des irrégularités concernant les rémunérations, des renseignements erronés, des conditions de travail difficiles, … C’est une réelle accumulation qui conduit le personnel de cabine à ce préavis de grève aujourd’hui.
« On pourrait écrire un livre avec toutes les situations anormales. Mais la base du problème, c’est surtout le salaire et les conditions. Dans le secteur de l’aviation, il y a un salaire minimum légal, que Ryanair ne respecte pas. La compagnie comprend la loi à sa façon, elle fait les choses en sa faveur. La loi prévoit que Ryanair doit mettre à disposition de ses employés de l’eau dans les locaux de travail. Notre local, c’est l’avion. Or, on n’a pas accès à une bouteille d’eau, car ce qui se trouve dans l’avion est uniquement destiné à la vente. Ce sont des conditions minimales ! Ce n’est pas quelque chose d’extraordinaire que le personnel demande », regrette le steward.
Et les exemples de situations anormales sont multiples.
« Les fiches de paie ne sont jamais correctes, etc. Récemment, 2 hôtesses sont tombées enceintes et n’ont pas eu droit au congé de maternité parce qu’elles étaient mal renseignées à la mutualité. Aussi, les délégués syndicaux font le travail de DRH Ryanair. Nous voulons ici un DRH qui connaît la législation belge, et non un call center à Dublin », explique Didier Lebbe, secrétaire syndical CNE.
Un été mouvementé
Les syndicats réclament donc une révision du modèle en place. Si aucune proposition n’est transmise par la direction, les actions suivront.
« Je ne crois pas qu’il y aura des grèves pendant les congés de Pâques. Mais d’ici fin juin, on y verra plus clair, on aura consulté le personnel et nos collègues européens. L’été sera mouvementé, mais je crois que ça sera dans l’ensemble du secteur aérien », annonce le secrétaire syndical CNE.
Et les pilotes pourraient également rejoindre le mouvement. Cette fois, c’est décidé, le personnel de Ryanair fera en sorte d’être écouté, enfin.
Apolline Putman