Lors du dernier conseil communal, 2 sujets qui ont pu faire polémiques ont été abordés : les broyeurs à métaux qui sont au centre des inquiétudes, et l’accord pour accueillir des migrants sur le site du Marko. Des précisions ont pu être apportées.
À tour de rôle, la conseillère indépendante Anne-Sophie Deffense, le conseiller et chef de groupe MR Nicolas Tzanetatos, et Jean-Philippe Preumont, le conseiller et chef de groupe PS ont interpellés le collège sur ces broyeurs, leurs risques, la pollution et les riverains qui se battent contre leurs nuisances.
De nombreux députés et citoyens s’inquiètent du broyeur à métaux de Cometsambre et ils s’inquiètent des révélations du magasine Investigation. On explique que 7 broyeurs wallons sont dans le rouge. Dans la région, celui de Marchienne-au-Pont est 12 fois au-dessus de la norme. Celui de Courcelles bat, lui, tous ses records : 597 fois au-dessus de la limite.
Ces établissements jouent un rôle crucial dans la gestion des déchets, mais ils traitent également des matériaux dangereux, notamment des PCB. Malgré des normes strictes adoptées en 2018, une enquête de la RTBF en avril 2021 a révélé des émissions élevées de PCB par les broyeurs, mettant en danger les populations.
En octobre 2021, le Gouvernement wallon a chargé l’ISSeP de la réalisation d’un biomonitoring spécifique visant à déterminer les niveaux d’imprégnation des riverains des sept sites de broyage de métaux, actifs en Wallonie, dans le cadre d’une étude appelée BIOBRO. Qu’en est-il ?
Réponse du collège
Xavier Desgain, échevin de la Transition écologique, s’est voulu rassurant, précisant que depuis 2021, la situation s’était améliorée puisque des mesures ont permis de réduire des émissions importantes de pollution.
Nous travaillons sur base des rapports de la Région (matière qui lui appartient). Des filtres à la sortie des cheminées ont permis de réduire les émissions. Concernant les émissions diffuses (camion, déplacements, vent, etc.), les broyeurs ont déposé un plan de réductions : ceux de CometSambre et Keyser ont dû être adoptés et sont en cours d’analyses. Quant aux mesures déjà en place, elles permettent aux broyeurs de se situer sous les normes qui existent en Europe.
Les résultats du biomonitoring devraient être dévoilés dès avril. En fonction, la Ville analysera s’il faut prendre d’autres mesures. L’échevin a également rappelé que la ministre de l’Environnement a fait le choix de ne plus imposer de normes contraignantes de pollution. Ce à quoi Germain Mugemangango, conseiller PTB, a répondu qu’il fallait que la Ville fasse le nécessaire afin de revoir ces normes.
Il faut aussi envisager des mesures de confinement, mais aussi des mesures pour les travailleurs !
Il y a le cloisonnement géographique ou chaque commune vit sa réalité, mais aussi un cloisonnement politique. Il y a une incohérence et des citoyens mal informés, regrette Jean-Noël Gillard, conseiller et chef de groupe Défi.
Comment est-ce possible de ne pas s’inquiéter simplement, car un broyeur détient l’agrégation de la Région wallonne ? Qu’est-ce que cela représente en réalité ? À Courcelles, ça fait des dizaines d’années que cette société existe, les terres sont polluées, les eaux sont polluées, tout comme toute cette superficie. La vie de ces gens est peut-être en danger, il est temps d’y réfléchir, ajoute Nicolas Kramvoussanos, conseiller indépendant.
Nicolas Tzanetatos, a accusé l’échevin de diffuser de fausses informations, regrettant qu’il sous-entende que tout était réglé :
En 2019, une toxicologue du CHU de Liège indiquait qu’à Courcelles la situation était inacceptable sur le plan sanitaire et parlait de danger qui met gravement en péril la santé de la population. Près de 5 ans plus tard, on attend simplement les résultats du biomonitoring ? Il est temps repenser au principe de précaution.
Un centre d’accueil provisoire pour réfugiés
Autre sujet : Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi, a confirmé que des conteneurs pourraient accueillir près de 250 migrants à Lodelinsart, sur le site du Makro.
Il s’agit d’une friche commerciale qui peut facilement se dégrader ou devenir un lieu de trafics divers : autant y mettre de la vie pour éviter cela. Un projet de redéploiement du site est prévu, mais d’ici là le site peut être occupé.
Des containers aménagés vont donc y être installés afin d’accueillir provisoirement, en attendant que l’état fédéral crée de vraies places, des réfugiés. Le site sera géré par Fedasil et La Croix Rouge. Ce seront des familles avec enfant(s) qui y seront hébergées. Un comité d’accompagnement permettra de scolariser les enfants, aider à l’apprentissage du français, de la mise à l’emploi, etc.
À Jumet et Marcinelle, les cohabitations avec les quartiers se sont toujours bien déroulées parce que nous préparons cela. C’est une opportunité et pas un danger.
Le bourgmestre en a profité pour se positionner face aux délits commis par les personnes accueillies par notre pays dans les centres fermés.
Quand il y a des personnes en séjour illégal sur notre territoire qui commettent des actes criminels, dans le cadre de trafics de drogue ou de traites des êtres humains, il faut exécuter les ordres de quitter le territoire. Si ces personnes nuisent à la sécurité de nos concitoyens, elles doivent être reconduites vers leur pays d’origine », a-t-il affirmé.
Les criminels seront reconduits dans leur pays, mais les familles qui fuient la guerre seront accueillies à bras ouverts selon le bourgmestre.