Si ce 24 février le monde entier aura les yeux tournés vers l'Ukraine à l'occasion du premier anniversaire de l'agression russe, cette date marquera également un autre triste anniversaire, lequel concerne, lui, plus intimement la Belgique.
Ce vendredi, cela fera en effet tout juste un an que l'humanitaire belge Olivier Vandecasteele aura été arrêté en Iran, devenant bien malgré lui le sujet d'un bras de fer diplomatico-judiciaire entre Bruxelles et Téhéran. Après avoir travaillé six ans en Iran où il s'occupait de réfugiés afghans pour le compte de différentes ONG, Olivier Vandecasteele y a été arrêté le 24 février 2022 alors qu'il s'apprêtait à quitter définitivement le pays.
Accusé d'espionnage par le régime iranien, le Belge y a été condamné il y a quelques semaines à 40 ans de prison et 74 coups de fouet lors d'un procès où il n'a pu disposer d'un avocat de son choix.
Détenu à l'isolement complet, mal nourri, n'ayant accès qu'à des soins sporadiques, Olivier Vandecasteele souffre depuis de graves problèmes de santé, selon le comité de soutien qui s'est formé pour obtenir sa libération.
Sa détention et condamnation ont donné lieu à un important élan de mobilisation en Belgique, son visage étant apparu sur plusieurs bâtiments officiels.
Dimanche, pour dénoncer cette année de détention arbitraire, plusieurs rassemblements sont prévus dans cinq villes belges (Bruxelles, Tournai, Namur, Gand et Louvain) ainsi qu'à Lyon (France).
À son corps défendant, le Belge se retrouve en réalité être le jouet de la "diplomatie des otages" pratiquée régulièrement par l'Iran. Son sort est en effet lié à celui d'Assadollah Assadi, un agent iranien condamné en 2021 à 20 ans de prison par la justice belge pour un projet d'attentat (déjoué) contre l'opposition iranienne prévu en 2018 à Villepinte, en France.
La Belgique espérait pouvoir mettre à profit un traité de transfèrement des détenus négocié avec l'Iran pour pouvoir obtenir la libération d'Olivier Vandecasteele, mais le texte a été attaqué en justice par l'opposition iranienne, qui s'oppose à la remise en liberté de l'agent iranien, considéré comme terroriste.
Suspendu provisoirement en décembre dernier, ce traité de transfèrement fait toujours l'objet d'un examen auprès de la Cour constitutionnelle, laquelle a encore entendu les parties la semaine dernière.
Si la haute juridiction devait valider le traité, celui-ci pourrait alors rouvrir la voie à un échange de prisonniers, et au retour très attendu de l'humanitaire belge au pays.
L'arrêt de la Cour constitutionnelle est attendu pour ce 8 mars.
Source: Belga