Mort de Lamia à Trazegnies: selon les experts scientifiques, le tir mortel a été fait à bout touchant

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Assises Hainaut : La défense plaide l'homicide involontaire dans le cadre du décès de Lamia Hadji

Le procès d'Ali Hellalet se poursuit, mercredi, devant la cour d'assises du Hainaut. La Carolorégien est accusé du meurtre de sa compagne, Lamia Hadji, et d'une détention d'arme et de munitions. Les faits ont été commis le 21 février 2022 à Trazegnies.

L'accusé soutient que le tir est accidentel, que le coup est parti quand il a tenté de désarmer sa compagne. Cette version n'est pas compatible avec les expertises médico-légales. 

L'audition des médecins légistes, de l'expert en balistique, d'un expert de l'INCC et d'un policier spécialisé dans la morphoanalyse du sang a eu lieu mercredi matin. 

La victime a été tuée d'une balle dans la tête. L'orifice d'entrée se trouve en haut du front, à gauche, à la limite du cuir chevelu. Le diamètre est de huit millimètres. La balle a été retrouvée à l'arrière de la tête, côté droit. Une partie du crâne a été expulsée vers l'extérieur. Le décès a été très rapide, indique un médecin légiste ayant participé à l'autopsie, en raison des lésions au cerveau. 

L'arme du crime est bien le revolver retrouvé sur les lieux, près du corps de la victime. Le barillet était vide. Une douille a été retrouvée dans un sac se trouvant dans la chambre. Il s'agit bien de la douille du projectile qui a traversé le crâne de la jeune Algérienne, indique l'expert en balistique. 

Cette munition est spécifique, sans plomb environnemental, indique l'expert INCC. Elle ne dégage que très peu de résidus de tirs. Raison pour laquelle peu de poudre a été retrouvée sur l'impact en étoile. 

Selon le médecin légiste, la version de l'accusé n'est pas compatible avec les examens médico-légaux. L'expert a été interpellé par l'absence de poudre et de blessure sur les mains de la victime laquelle aurait, selon l'accusé, tenu l'arme en mains au moment du tir. 

La distance de tir ne colle pas non plus. Le tir a été tiré à bout touchant, selon l'expert en balistique et le médecin légiste. Selon la version de l'accusé, ce n'est pas le cas, la distance serait de 53 centimètres. L'expert ajoute que le coup n'aurait pas pu partir avec quatre mains placées sur l'arme, de petite taille, le chien aurait été bloqué. 

Une morphoanalyse des traces de sang sur la scène de crime a été effectuée. Des projections de sang ont été relevées sur le sol du living et du hall, autour de la position de la victime, ainsi qu'au niveau de la porte de la buanderie. Il y en avait aussi sur le visage de la victime. 

La tête ensanglantée de la victime est entrée en contact avec le chambranle de la porte, des traces de cheveux ont été relevées par le laboratoire scientifique de la police judiciaire. Le corps n'a pas été déplacé, indique un expert de la police. 

La victime était-elle debout ou à genoux, alors qu'elle mesurait 1m63 et l'accusé mesure 1m92 ? Les experts ne peuvent pas répondre. 

Enfin, l'accusé a attendu plus de cinq heures avant d'appeler les secours.


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