Charleroi : les autorités vont renforcer les contrôles suite aux fusillades liées aux stupéfiants

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Suites à plusieurs règlements de compte avec arme à feu survenus récemment à Charleroi, la Ville, le Parquet et la Zone de police locale se sont mis autour de la table ce matin pour faire le point et pour établir un plan d'action.

"Pas de quartier pour les trafiquants de Drogue à Charleroi". C’est un des messages du bourgmestre Thomas Dermine (PS), à l'issue de cette réunion.

L’objectif de cette séance de travail conjointe était de faire le point sur la situation et sur la mise en place d’un plan d’action. Mais aussi d’envoyer un message fort à la population carolo.

"Comme nos concitoyens, nous voyons la multiplication de certains faits graves de violence depuis quelques temps. Nous souhaitons leur dire que nous sommes à leurs côtés et qu'on ne laissera pas un mètre carré de notre territoire de notre ville aux trafiquants de drogue. On a un plan d'action très concret avec la Police locale, avec l'appui du Fédéral, pour multiplier les interventions et faire en sorte que certains quartiers ne deviennent pas des zones de non-droit", explique Thomas Dermine.

La police locale a relevé 17 faits avec violence liés aux stupéfiants à Charleroi depuis le mois de juin 2024, dont 8 avec usage d’arme sur la voie publique durant ces 30 derniers jours.

Les zones sensibles du centre-ville de Charleroi, certains axes de Montignies-sur-Sambre et le quartier de la route de Mons / gare de Marchienne-au-Pont vont donc très prochainement faire l’objet d’opérations ciblées, confirme le Chef de Corps de la zone de police de Charleroi Laurent Van Doren.

Un coup de gueule conjoint vers le Fédéral, pour garder et renforcer les effectifs

Pour renforcer efficacement l’action policière sur le terrain, il faut des moyens. C’était le deuxième volet de la réunion de ce vendredi, qui se résume en quelque sorte à un coup de gueule : suite à des faits similaires survenus à Bruxelles, trois enquêteurs de la police judiciaire fédérale ont été envoyés en renfort dans la capitale, ce qui déforce les effectifs carolos, déjà insuffisants en temps normal.

Ce matin, un courrier a d’ailleurs été adressé au Ministre de la Sécurité et de l’intérieur Bernard Quintin à ce sujet. Une lettre qui invite le Ministre à se rendre à Charleroi pour se rendre compte de l'ampleur du problème. 

Le Ministère public tire aussi la sonnette d’alarme par rapport aux à l'augmentation des agressions violentes liées au trafic de drogue.

"Le trafic de stupéfiants reste un des objectifs prioritaires du Parquet de Charleroi. Dans tous les mandats d'arrêt décernés en 2024, 1 sur 4 est lié aux affaires de stupéfiants. Aujourd'hui, on passe encore à un degré supérieur dans la gravité des faits puisque on est confrontés à de plus en plus d'agressions à l'arme à feu", explique le Procureur du Roi Vincent Fiasse.

Le procureur du Roi rappelle également le manque d’effectifs auquel est confronté le parquet de Charleroi depuis un certain temps.

"On a calculé qu'il nous faudrait au moins 6 magistrats en plus par rapport au cadre, vu l'augmentation de certains faits, dont ces attaques violentes".

En attendant, les autorités carolos comptent mettre un maximum d’effectifs sur le terrain. 

Rappelons qu’à ce stade, aucun individu n’a encore été interpellé dans le cadre de ces affaires.


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