Si l’on déconfine progressivement la population pour une reprise de l’activité économique se pose nécessairement la question «Que fait-on des enfants ?».
C’est dans cette logique que l’on envisage de faire reprendre à nos bambins,, le chemin de l’école. Ces enfants (et adolescents) qui, contrairement aux adultes, semblent relativement épargnés par le Covid 19. C’est en tout cas ce que tendent à démontrer différentes études réalisées à l’étranger.
En Belgique, cette constatation tient plus de l’observation empirique. Car comme le précise Diane Stroobant pédiatre - infectiologue au GHDC où seuls 2 jeunes patients ont du être hospitalisés.
« on ne sait pas combien d’enfants ont le Covid-19, on ne le saura jamais car beaucoup d’entre eux ne présentent aucun symptôme et les enfants qui ont des symptômes ne sont pas très malades or en Belgique, on ne teste que des personnes qui sont hospitalisées avec des symptômes laissant suspecter le Covid-19. C’est la quadrature du cercle : comme les enfants sont peu malades, ils sont peu hospitalisés et il y a donc peu d’enfants qu’on teste ».
On en revient à ce problème récurrent du manque de tests de dépistage en Belgique qui décidément semble avoir joué dans notre difficulté à juguler rapidement l'épidémie
Asymptomatiques mais transmetteurs?
Bref les enfants étant souvent asymptomatiques échappent donc aux statistiques mais ils semblent, c’est clair, mieux se défendre contre le coronavirus et la maladie ne déclenche pas chez eux l’emballement, la tempête immunitaire que celui-ci déclenche chez les patients plus âgés. La raison n’est pas encore vraiment identifiée mais les scientifiques y travaillent ( une des hypothèses c’est que la cytokine, molécule régulatrice de la réponse immunitaire, devient moins efficace avec l'âge.)Par contre souligne le docteur Stroobant
« le problème c’est qu’ils peuvent être vecteur de transmission. Un enfant qui n’a pas de fièvre ni de toux peut être positif. Toutefois, comme ne le détecte pas, on ne prend pas spécialement de mesures de protection ou d’isolement comme on le fait avec les adultes – 7 jours au moins voire 14 à la maison – et donc les enfants peuvent être contagieux sans qu’on le sache ».
Difficile toutefois de faire des généralités: selon une étude toute récente un enfant ayant été en contact avec des personnes infectées par le Covid 19 a bien contracté la maladie. Mais ensuite cet enfant a été en lien avec pas moins de 70 personnes et aucune d'entre elles n'a été malade. Ce qui est plutôt encourageant si l'on envisage un éventuel retour des enfants à l'école!
Les enfants à l’école ?
Pour ce qui est du retour à l'école, Diane Stroobant préfère se montrer prudente et se retranche derrière les avis du groupe de médecins qui compose Conseil National de Sécurité
« Je pense qu’il faut faire confiance aux décideurs mais de toute façon, si retour à l’école il y a ce ne sera pas du jour au lendemain, ni dans les même conditions qu’avant la mi-mars. Ill faut aussi être bien conscient que les jeunes enfants ont du mal à respecter certaines consignes comme se laver les mains si l’on se touche le nez, les yeux ou la bouche, tousser dans son coude." Ce sont plein d’éléments qui devront entrer en ligne de compte au moment des grandes décisions
Ne pas négliger les autres maladies
Enfin Le docteur Stroobant attire l’attention sur le fait que,par peur de l’hôpital peut-être, certains parents ne viennent plus consulter pour des maladies bénignes qui peuvent dégénerer. De même qu’il ne faut pas négliger les vaccins. La rougeole dans le monde tue toujours plus aujourd’hui que le coronavirus