C’est un moment important une fois par an dans la Botte du Hainaut. Une vente aux enchères de lots de bois venant des forêts communales est organisée tus les automnes et elle réunit des acheteurs privés, mais surtout des scieries venant de tout le pays. Des enchères un peu spéciales qui sont en fait inversées. Et elles rapportent beaucoup d’argent aux communales plus rurales. A tel point que ça peut sauver leur budget. Cette vente se déroulait aujourd’hui à Sivry-Rance.
Une vente aux enchères… inversée
Dans la salle, les visages sont attentifs, concentrés. C’est un moment important. Une vente aux enchères de bois pour tout le cantonnement du DNF, le Département Nature et Forêt, de Thuin. Des lots d’arbres venant des forêts communales vendus sur pied par les communes et que les acheteurs devront couper eux-mêmes plus tard. D’après une gestion du DNF.
« Aujourd’hui, nous vendons les arbres que nous avons marqués sur le terrain dans le courant de l’hiver et du printemps dernier, explique Philippe Baix, le chef de cantonnement du DNF de Thuin. Nous vendons les arbres sur pied. Et c’est un système de vente un peu particulier, puisque ce sont des enchères inversées. »
On part donc d’une trop haute estimation. Et on descend. A chaque acheteur de se manifester à temps. Pour un prix qu’il h-juge correct, mais plus tôt que ses concurrents. On trouve ici des acheteurs particuliers, mais aussi, et surtout, des scieries importantes, de Wallonie, de Flandres ou d’ailleurs. Et pour les communes, la rentrée financière est plus ou moins importante.
Aussi pour la gestion des forêts
Pour Ham-sur-Heure-Nalinnes, l’intérêt est surtout la gestion des bois par le DNF.
« On a confié au DNF la surveillance et l’entretien de nos bois, comme les autres communes, nous a dit Yves Binon, le bourgmestre d’Ham-sur-Heure-Nalinnes. On pourrait se demander pourquoi couper des chênes par exemple, et pourquoi met-on une parcelle à blanc. C’est simplement parce que si on ne la remet pas à blanc, on ne sait pas replanter. »
« Pour nous, c’est une rentrée régulière, récurrente, ajoute Bruno Lambert, le bourgmestre de Beaumont. Elle est inscrite tous les ans au budget annuel. La difficulté au niveau de la budgétisation, c’est qu’on élabore les budgets en décembre d’une année pour la suivante et nous ne vendons qu’en octobre l’année suivante.. Et donc, le marché peut se renverser. »
Indispensable pour les communes rurales
Mais pour une commune aussi boisée que Sivry-Rance ou d’autres communes de la Botte, la rentrée financière est indispensable.
« On est sur 8 à 9% de la part du budget en recettes, complète Jean-François Gatelier, le bourgmestre de Sivry-Rance. Une commune comme la nôtre ne pourrait pas s’en tirer sans vente de bois. Si on n’en a pas, on est d’office en mali. Donc, l’investissement que nous faisons sur les 2 300 hectares de la commune, soit entre 1/3 et la moitié du territoire, est un élément fondamental du budget communal. »
Dans la Botte, le moment avait peut-être l’air anodin, mais le budget des communes qui devrait être adopté en décembre, dépendra sans doute de l’or vert.