Pour paraphraser un de mes collègues, le dossier de la RN54 c'est comme la RN54 elle-même : on croit que ça va se terminer et cela ne se termine jamais. Pourtant, cette fois, le député wallon Paul Furlan veut y croire. Il a d'ailleurs interpellé le ministre des infrastructures, l'Ecolo Philippe Henry, suite à quelques indiscrétions et rumeurs.
Le dossier de la RN54 est sans doute bien plus ancien que cela mais c'est en 2016 que Paul Furlan décidait d'en faire l'un de ses combats politiques. Il avait obtenu un accord et un budget 10 millions d'euros, malgré cela le chantier n'a jamais démarré. Aujourd'hui, nous sommes 5 ans plus tard, et le député wallon PS reprend espoir, la RN54 sorti par la porte reviendrait-il par la fenêtre ?
"J'espère qu'elle revient sur la table du gouvernement et je fais tout pour. Pour rappel, la RN54 c'est le chainon manquant entre Anderlues, Lobbes et Erquelinnes, qui relie Charleroi à la France et qui assure le développement de la mobilité, de la sécurité, le développement de tout le bassin économique de la Sambre. C'est essentiel pour Thuin, Lobbes, Erquelinnes, d'ailleurs il y a eu une mobilisation générale (5166 signatures) des bourgmestres et de la population etc..."
En Juillet de l'année dernière, le ministre des infrastructures, l'Ecolo Philippe Henry avait apparemment mis un point final au dossier, au moins jusqu'en 2026, puisque le chainon manquant de la RN54 n'apparaissait pas dans le plan d'infrastructure du gouvernement wallon.
"Sur base du stop béton de la déclaration de politique régional, le ministre Henry, met fin à ce dossier, oubliant sans doute que cette déclaration prévoit de réaliser les chainons manquants. Or, on est clairement dans le cadre d'un chainon manquant. Rien n'y fait, toutes les familles politiques s'y mettent, je pense que Charleroi Métropole vote une motion, bref, le ministre est intransigeant et ne veut pas faire avancer cette voirie."
Récemment, le ministre aurait été interpellé par le bourgmestre de Lobbes, le socialiste Lucien Bauduin qui voit un zoning se développer sur Thuin-Lobbes, et les problèmes de charroi et de sécurité qui vont avec. Le ministre, contre toute attente, interroge alors la commune de Lobbes et quelques acteurs de la vie économique locale pour faire le point sur le charroi.
"J'espère que c'est positif, que ce n'est pas pour nous inventer une solution qui n'en serait pas une pour la population"
Suite à ces interpellations des services administratif du SPW mobilité, Paul Furlan, le député wallon a interpellé officiellement le ministre Ecolo pendant les vacances de Pâques.
Une question officielle
Dans son courrier Paul Furlan précise qu'il apprend, par des acteurs locaux, que de nouvelles études et autres comptages sont en cours d'élaboration sur le territoire de Charleroi Métropole et, en particulier, autour du dossier du chaînon manquant de la N54.
Les informations du député wallon, précisent que des études, analyses, comptages et observations seraient réalisées de façon spécifique et sur le territoire d'une commune en particulier, Lobbes. Pourtant, la problématique de la RN54 impacte largement un ensemble de villages appartenant à diverses entités communales qui ne sont, semble-t-il, pas concernées par cette nouvelle consultation de vos services.
Quel est l'intention du ministre ? Pourquoi ne pas consulter largement les communes concernées et se limiter à Lobbes ? voilà quelques-unes des questions que pose le député wallon.
" Et au-delà de ça le dossier existe, le permis est obtenu. Si le ministre est convaincu que nous avons raison, pourquoi ne pas lancer le chantier ? Que l'on voit au moins sous cette législature un début de chantier, cela mettrait, je pense, un peu de baume au coeur de nos concitoyens."
Le ministre n'a pas encore répondu de manière officielle. Mais visiblement il prend ses renseignements. Paul Furlan, espère que ce n'est pas juste pour démonter le dossier et trouver des arguments contre cette RN54.
"Lorsque l'on voit tout le développement de la région, la liaison avec la France et le dossier de la porte ouest à Charleroi, on voit bien que ce développement ne peut se faire que par ces voiries. Aujourd'hui, le charroi traverse quand même les routes et les villages au détriment de la qualité de l'air et de la sécurité. Tous partis confondus, nous restons déterminés."
La suite au prochain épisode
La mobilisation politique autour du dossier reste très active, après les nombreuses interpellations et motions, Paul Furlan attend une réponse du ministre dans les 10 jours qui viennent.
"Tous les mois, tous les deux mois, il y a un député qui interpelle le ministre. Il ne faut pas le laisser en paix. Je pense que nous avons raison et qu'il faut convaincre à nouveau que ce chantier de la RN54 est nécessaire, et qu'il doit débuter."
Et comme on dit dans ce cas-là, suite au prochain épisode !