Le mois dernier, la majorité PS-Ecolo-C+ avec le MR et les indépendants ont voté une proposition de l'intercommunale TIBI qui visait une augmentation des sacs poubelles de 50%. Le PTB avait déja dénoncé cette décision inadmissible à leurs yeux, d'autant que la région wallonne a mis des mesures en place pour absorber le coût vérité des déchets. Explication avec Roberto D'Amico, conseiller PTB à la ville de Charleroi.
Le PTB est déjà intervenu lors du dernier conseil communal pour dénoncer l'augmentation intolérable du prix du sac poubelle. Selon le conseiller Roberto D'amico, c'est la goutte qui fait déborder le vase, ou le sac poubelle de trop d'augmentation du coût de la vie. Les carolos n'en peuvent plus.
"On n'est pas d'accord parce qu'on nous parle de coût vérité. Selon la région wallonne, ce coût vérité doit se situer entre 95 et 110%, or à Charleroi on est à 105%. Mais dans d'autres communes, celui-ci est réparti sur les différentes entités, ce qui n'est pas le cas pour l'agglomération de Charleroi. Bruxelles capitale par exemple répercute le prix sur toutes les communes et donc le prix est le même partout."
Depuis le mois dernier, la région wallonne a également dégagé un budget de plus de 8 millions d'euros pour prendre en charge une partie du surcoût assumé par les intercommunales de gestion des déchets et les communes. Comment se fait-il qu'à Charleroi, aucune demande n'ait été formulée auprès de la ministre compétente ?
"Suite à une question posée par mon collègue à la ministre Tellier, par rapport à l'augmentation du coût-vérité, la région wallonne a dégagé un budget important. Les bourgmestres peuvent faire une demande d'aide, via l'union des villes et communes."
Le PTB demande donc à Paul Magnette de poser un "geste fort" en allant réclamer ces aides à la région wallonne et de faire marche arrière sur cette augmentation.
Le PTB souhaiterait que l'on fasse d'abord payer les vrais pollueurs, ceux qui produisent les déchets, avant de faire payer le citoyen. Mais ces mesures sont moins faciles à appliquer.
Qu'en pensent les carolos ?
L'intercommunale et le collège argumentaient aussi que cette augmentation découlait d'une volonté de faire diminuer le contenu des sacs poubelles. En augmentant le prix, la ville espère que les carolos feront plus d'efforts.
"Cela ne marche pas et c'est faux. En 2013, on produisait 186 kg de déchets par an à Charleroi, en 2019 ce chiffre était descendu à 162 kg. Les carolos ont donc fait un effort, mais les prix n'ont pas diminué pour autant."
Et si le confinement et le Covid ont favorisé une recrudescence des déchets qui se traduit en terme de volume par trois kilos de plus, il n'en demeure pas moins que les recyparcs ont du succès et que les carolos y vont spontanément, selon Roberto D'Amico.
L'élu PTB regrette enfin le ramassage en porte à porte qui s'est raréfie, il craint que les personnes à court de ressources ne commence à jeter leurs déchets n'importe où et que les dépôts clandestins ne se multiplient.
Une pétition a également été lancée en ligne et sur le marché de Charleroi auprès des citoyens pour connaître leur avis. Une centaine de signature ont été récoltées dans la rue et 164 sur le net.
"La population de Charleroi dit qu'elle n'en peut plus ! Cette augmentation est mal venue. Dès que vous discutez un peu avec les gens, ils se plaignent tous des augmentations de l'énergie et autres. Donc, venir aujourd'hui avec cette nouvelle augmentation, c'est la goutte qui fait déborder le vase ou en l'occurrence, ici, le sac poubelle."
Voir ou revoir, l'interview de Philippe Teller, le directeur de Tibi, sur le même sujet :