Infanticide d’Erquelinnes: le confinement en cause?

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La crise sanitaire historique que nous avons vécue laissera indéniablement des traces pour des centaines de milliers de personnes. Il y a des familles endeuillées, une crise économique qui va entraîner une crise sociale, une augmentation des violences, …etc. Bref, les conséquences sont dévastatrices

Le confinement, la cause de l’infanticide à Erquelinnes ? 

Les mères infanticides procèdent de deux manières, comme l’explique le docteur en psychologie. « Soit c’est un acte prémédité et ces personnes avaient une comorbidité dépressive. Elles sont en très grande souffrance et elles vont avoir une sorte de flash qui leur dit: ‘Et si on mettait fin à tout ça ?’. Ce flash va se transformer en rumination, elles vont finir par se convaincre que la solution pour que la souffrance cesse, ce serait d’en finir. Pour reprendre l’exemple de la maman, elle peut avoir l’impression que sa souffrance est partagée par ses enfants. Donc elle veut protéger ses enfants et elle-même en passant à l’acte. »

Le deuxième type de profil de maman infanticide est plus brutale, c’est ce qu’on appelle les raptus suicidaires« La personne va avoir une sorte d’état brusque, non prémédité où la coupe est pleine. Elle va être aliénée à elle-même pendant quelques minutes voire quelques heures, comme si elle était étrangère à elle-même. La souffrance est telle que les capacités de régulation émotionnelle ne sont pas là. La personne est prise par ses émotions et le passage à l’acte peut être d’une violence folle jusqu’à ce que l’acte soit commis. Ensuite, la personne est en sidération et elle ne comprend pas ce qu’il s’est passé, comme si elle revenait à son état normal. Quand nous demandons à ces personnes ce qu’il s’est passé, elles sont dans des pensées blanches, c’est-à-dire qu’elles ne savent pas, ou vont avoir des propos incohérents. Derrière tout ça, il y a une très grande fragilité intérieure primaire qui précipite ce genre de comportement et ensuite il y a des facteurs secondaires. Il y a des situations précipitantes et le confinement peut en faire partie ». 

Une période compliquée à vivre

Le confinement s’est avéré compliqué, pas seulement pour les personnes plus fragiles psychologiquement. 
Au bout de quelques semaines, les effets psychologiques ont commencé à s’installer à cause de l’isolement et une certaine angoisse qui s’est accentuée à mesure que le pic épidémique grimpait aussi.
Il fallait rester positif et se dire que l’on allait s’en sortir et comme on l’a vu sur beaucoup de fenêtres ‘Tout ira bien’. Il était donc compliqué de multiplier des tâches, surtout pour des parents qui étaient déjà fragilisés pour diverses raisons. Les enfants aussi ne sont pas à mettre de côté car ils ont besoin de sortir, d’externaliser l’énergie qu’ils ont en eux. Certains ont eu de la chance parce qu’ils habitent une maison avec un jardin et d’autres en ont eu moins parce que c’est un appartement ou c’est une maison sans jardin. Donc le confinement a été compliqué pour beaucoup de familles, sans compter la 'surpopulation' dans certaines habitations où celles-ci ne sont pas adéquates en termes de mètre carré par rapport aux personnes qui y vivent. »

Quelles sont les conséquences ?

Le confinement a vu naître un nouveau syndrome qui serait causé par la consultation des médias. « L’incertitude amène à l’incertitude relayée par une troisième incertitude qui fait que les personnes sont dans un état d’anxiété et d’angoisse de plus en plus majorés, explique le docteur en psychologie, Nicolas Pinon. Donc ceux qui avaient déjà peur ont continué à avoir peur. »

« Ce que l’on a vu également, ce sont des états de dépression et de passages à l’acte de nature suicidaire qui ont aussi augmenté. Les dépressions se sont marquées chez les personnes qui étaient déjà en état d’isolement social et avec des ruminations antérieures. Les idées noires se sont manifestées et on a constaté un grand nombre de personnes appeler des services d’aide. Ces personnes n’étaient plus suivies puisque les centres ont dû fermer leurs portes », conclut Nicolas Pinon. 


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