Ce mardi, la Cour d’Assises du Hainaut a entendu la seconde juge d’instruction qui s’est occupée de l’affaire du petit Yann Daubremont, âgé de sept mois, et décédé en septembre 2019 à Gosselies. Sa maman, Maude, est soupçonnée de l’avoir tué. Et dans la foulée, la Cour a aussi entendu les policiers qui ont enquêté sur la mort de Yann.
Forcé à boire du lait entier épaissi
Maude Dambremont, est accusée d'avoir tenté de tuer son bébé, le 29 août 2019, et de l'avoir tué, le 15 septembre 2019 en le gavant avec son biberon de lait. L'accusée conteste les faits. Pourtant, selon le ministère public, il reste des éléments troublants.
Selon l'enquête, le petit Yann a été forcé à boire du lait entier épaissi puisqu'un bouchon de cette matière a obstrué les voies respiratoires, entraînant une asphyxie, puis la mort. Toutefois, l'enfant ne présentait aucun signe de maltraitance.
Selon les experts interrogés, l'accusée s'est montrée très collaborative avec eux lors de la perquisition. Elle a par contre fait montre de nombreux changements d’humeur. Les policiers ont déclaré n’avoir remarqué aucun signe de maltraitance ni sur Yann, ni sur son petit frère, né en 2020. La maman semblait préoccupée par la santé de son dernier fils.
La mort subite du nourrisson est exclue
Les médecins légistes sont ensuite venus livrer leurs conclusions. Et, selon eux, les faits sont clairs. « Une pâte blanchâtre épaisse tapissait la paroi muqueuse de l'estomac. Cette même substance tapissait également la paroi du larynx, ainsi que les bronches, obstruant totalement l'accès de l'air vers le poumon droit. L'obstruction était partielle au niveau du poumon gauche. Un œdème cérébral s'est formé, à la suite du phénomène asphyxique". Et cela aurait duré un certain temps.
Aucune maladie métabolique, cardiaque ou neurologique chez l'enfant. La fausse route alimentaire était, dès lors, la seule cause retenue par les médecins. La mort subite du nourrisson est fonc exclue.
Le 15 septembre 2019, l’enfant était déjà en état de mort apparente à l'arrivée des urgentistes. La réanimation de dix minutes n'a pas pu le ramener à la vie. Selon les légistes, il est aussi impossible que l'accusée ait pu garder son fils dans ses bras, durant trente minutes avant de le coucher dans son lit, sans constater de signes de détresse.
La conclusion des médecins est donc très claire: Yann est décédé des suites d'une fausse route alimentaire massive. Il avait avalé des quantités supérieures de lait par rapport aux recommandations des médecins. Une substance épaississante de type céréalière a été ajoutée au lait.
Demain, mercredi, la Cour prendra connaissance de l'expertise psychiatrique.
VB d’après Belga