Début juin, le front commun syndical CNE-SETCa de l'aéroport de Charleroi déposait un préavis de grève pour dénoncer la non-levée des avenants de flexibilité du personnel. Durant la période de confinement, les employés avaient accepté que leur temps de travail soit réduit pour aider financièrement l'aéroport, et ce jusqu'à ce que les voyages puissent reprendre activement. La baisse de salaire allait de 20 à 30 % .Aujourd’hui, alors que les voyages ont repris, la levée de cet avenant s'imposait donc pour les syndicats. Ceux-ci pointaient également du doigt l'attitude de la direction ainsi qu'un manque de transparence. Le Ministre des aéroports, Jean-Luc Crucke a d’ailleurs rencontré les syndicats à ce sujet le 10 juin.
Suite à cette rencontre, le député Ecolo Christophe Clersy à interrogé Jean-Luc Crucke ce lundi en commission sur ce dossier afin d’avoir plus d’informations quant aux actions concrètes mises en place pour rétablir un climat de confiance entre la direction et les travailleurs.
Dans sa réponse, le Ministre a tout d’abord précisé que la reprise de l’activité restait relative puisqu'elle concernait essentiellement les plannings des vols. « En effet, le nombre de sièges mis en vente est équivalant à près de 90 % du volume de sièges proposés en 2019 à la même période. En revanche, les taux de remplissage des aéronefs sont nettement plus faibles que ceux de 2019. Il faut donc rester prudent vu l’expérience similaire vécue en juillet 2020 », précise le Ministre.
Au sujet des discussions en cours entre les syndicats et BSCA, le Ministre entend garder le silence pour respecter les organes officiels ainsi que le nouveau conseil d’administration qui s’installera ce 24 juin. Il a ajouté avoir émis une proposition concrète pour restaurer le dialogue avec les partenaires sociaux et que celle-ci sera présentée au prochain conseil d’administration de l’aéroport.
Christophe Clersy se dit satisfait qu’une première avancée soit intervenue dans ce dossier puisque le management de BSCA a finalement décidé de suspendre le régime de flexibilité instauré depuis le début de la crise pour la période estivale. « C’est évidemment central pour les personnes qui ont les salaires les plus bas. Si l’on parle de solidarité, cela doit s’exercer à l’égard de tout le monde. Je crois que, sur ce dossier, eu égard aux sacrifices qui ont été faits par les travailleurs, c’est un impératif de retrouver un climat social apaisé. Ce sera un premier challenge extrêmement important pour le conseil d’administration renouvelé qui va prendre place. Je crois qu’il a pleinement un rôle à jouer en la matière pour faire en sorte que la transition se passe le mieux possible et que ce premier conflit puisse être rapidement apaisé », ajoute le député Ecolo.