Une crise chasse l’autre. La crise du Coronavirus a mis au placard celle de l’accueil des migrants. Et pourtant le problème migratoire est toujours aussi aigu, le Covid19 et les mesures pour s’en protéger n’ont fait que l’accentuer.
A Jumet la capacité théorique d’accueil du Centre Fedasil est de 170 personnes. En réalité, ils sont 254 migrants -dont 34 mineurs étrangers non accompagnés - à y résider. A côté des bâtiments en dur, on a installé des unités mobiles et des préfabriqués. On parle de distanciation sociale ! A Fedasil Jumet, comme nous l’explique le directeur Fabien Delobbe
on a bien entendu fait passer les consignes : se laver soigneusement les mains, observer 1, 5 m de distance entre les individus, pas plus de 2 personnes ensemble. Mais voilà, les résidents "vivent normalement dans des chambres de 2, 4 ou 6 . Et donc pour observer les mesures, on a transformé des bureaux, des salles communes en y amenant des lits. Pour éviter une trop grande promiscuité. De même au restaurant quand ils font la file pour se servir, il y a des marques au sol pour qu’ils gardent la bonne distance".
Vigilance accrue
Sur les 254 personnes, au tout début de l’épidémie, certains ont demandé à aller chez un proche, un membre de famille. Le nombre des résidents s’est donc réduit à 210 aujourd’hui… de 35 nationalités différentes. Depuis les mesures de confinement, plus question de s’éloigner du centre au-delà d’un rayon d’un kilomètre. Quant aux bénévoles, il n’ont plus la permission de venir, les activités récréatives ont été supprimées.
Si la situation n’est pas aisée pour les résidents elle ne l’est pas non plus pour le personnel.
« Nous employons 45 personnes ( l’équivalent de 41 temps plein). Certains ont pu être mis en télétravail – c’est le cas des administratifs – et pour les autres nous avons aménagé les horaires, ils prestent un 3/5 au Centre mais sont appelables. On essaie de s’adapter »
Le médical sur le pont
Le centre de Jumet a aussi son service médical composé d’un médecin à mi-temps et de deux infirmières. On s’en doute, pour l’instant, il est sur la brèche. «Pour le moment, tout est sous-contrôle » nous confirme Fabien Delobbe « nous sommes très vigilants et en cas de suspicion, nous avons 2 unités mobiles d’isolement. Nous n’avons pas encore du les utiliser». Et il croise les doigts pour ne pas avoir à le faire. A Mouscron le Centre Fedasil, a du, lui, être placé en quarantaine, à Jumet on espère ne pas devoir être confronté à ce type de mesures.