Depuis des années Daniel Manche arpente Charleroi et son histoire. Surtout la plus méconnue. Au sens premier l’histoire souterraine de la métropole. Guide touristique à la Maison du Tourisme de Charleroi, il s’est spécialisé dans les vestiges les plus anciens de Charleroi, les fortifications et les galeries. Et de nombreuses ne sont pas accessibles au public. Elles sont situées sur le domaine de particuliers ou servent de gaines techniques, voire d'égoûts. Dans des caves de particuliers, comme ici à la Ville Basse, on retrouve des morceaux de souterrains.. Pour un passionné d’histoire carolo, les pierres et les briques racontent l'histoire de la cité. Des galeries comme celle-ci avaient surtout un but militaire, et reliaient diverses parties de la ville.
"Celle-ci partait de la Sambre pour aller à la base des murs d'escarpe, explique Daniel Manche. Cette galerie servait de mine. Il faut savoir qu'en 1746 quand Louis XV a pris la forteresse de Charleroi après deux jours de tranchées ouvertes, ils ont creusé une galerie souterraine pour saper le mur d'escarpe qui se trouve à l'opposé justement du côté de la rue de la montagne."
Et le mur d’escarpe en question se trouve dans un escalier désormais inutilisé d’un parking de la Ville Basse. Il ne date pas de la création de Charleroi en 1666, mais de dix années plus tard. Il fait environ 20 mètres fondations comprises. Car, contrairement à ce que l’on croit, il y a des restes, même après la destruction des fortifications en 1870-1871. En fait, on estime à plus d’un kilomètres et demie les souterrains présents chez des particuliers. En tout cas, ceux qu’on a découverts jusqu’à aujourd’hui. Il en reste peut-être encore d’autres. Ceux-ci font plusieurs centaines de mètres, avec des embranchements, et de nombreux témoignages de l’intérêt militaire de l’installation. Et dans ces longues galeries souterraines iconnues ud public et pas visitables, on trouve des escaliers permettant de rattraper le dénivellé entre Ville Basse et Ville Haute. Sous nos pas, l’histoire de Charleroi reste écrite dans les pierres. Souterraine, mais toujours existantes. Dissimulées, mais fascinantes. Pour les historiens locaux, une véritable plongée au coeur de notre histoire pour mettre en lumière ses détails les plus cachés.