Depuis 5 ans, les places de parking du centre-ville de Charleroi sont divisées en cinq zones distinctes. Et depuis ces cinq années, cette répartition ne fait pas l’unanimité. Le PTB en fait son fer de lance.
Se garer dans le centre-ville de Charleroi est devenu, au fil des années, de plus en plus difficile. On cherche une place, on tourne en rond, on perd du temps pour finalement trouver une place dans un parking payante. Mais le prix des parkings diffère en fonction de la zone dans laquelle on se trouve. Par exemple, dans une zone rouge, on paie 1 eur pour 1h et le stationnement est limité à 2h pour un prix de 3,50 eur et pour ce type de zone, la première demi-heure reste gratuite.
Pour le PTB, il faut que ces places de parking deviennent gratuites et le parti va même présenter un plan de mobilité ainsi qu’un plan d’action pour gagner le parking gratuit le 4 décembre prochain. « Le parking payant à Charleroi sert à ramener des recettes supplémentaires dans les villes, c’est le premier point, explique Pauline Boninsegna, la conseillère communale du PTB. On est toujours dans une logique de parking payant, toujours plus large, toujours plus chère avec toujours plus de contrôles parce que derrière tout cela, c’est une ressource d’argent. C’est une manne financière qui vient combler certains trous budgétaires. »
Pour la Ville, pas question d'instaurer la gratuité des parkings !
Mais pour Xavier Desgain, l’échevin de la mobilité, un retour au parking gratuit ne serait pas en faveur des automobilistes qui se parquent durant une période de courte durée. « Si on remet le parking gratuit partout dans le centre-ville de Charleroi, les gens vont arriver à 07h30, vont se garer et la voiture va rester à cette même place de parking durant toute la journée et dans toutes les rues. Ce qui aura pour conséquence qu’il n’y aura plus de place pour les riverains qui ne pourront plus stationner leur voiture ainsi que pour les clients des magasins à proximité pour faire leurs courses. »
La conseillère communale estime que le parking payant est loin d’être efficace puisque peu importe le prix du parking, il n’y a pas d’effet dissuasif. Ce que propose alors le groupe d’opposition, c’est de mettre à disposition la gratuité des transports en commun comme c’est le cas dans la ville française de Dunkerque.
« Personne ne se dit qu’il va abandonner la voiture parce qu’il y a le parking payant, relève Pauline Boninsegna avant de relever une autre conséquence: si elles le peuvent, certaines personnes abandonnent le centre-ville pour consommer, faire leurs courses ailleurs en privilégiant des endroits où le parking est gratuit, comme les centres commerciaux de la périphérie. »
Cette désertion du centre-ville, l’échevin de la mobilité en a conscience et la solution qu’il a trouvée est de créer des zones de stationnement sans encodage.
« Ce sont les zones magentas qui sont déjà tracées dans le centre-ville et qui entreront en vigueur au 1er janvier prochain. Sur ces zones, l’automobiliste se gare, va faire sa course et s’il est revenu dans la demi-heure, c’est gratuit. Ce sont des places à des endroits précis où il faut que ça tourne comme devant une boulangerie, une pharmacie, une librairie, etc. Les commerçants nous demandent de plus en plus d'installer ces zones magentas un peu partout dans le centre-ville. C’est pour éviter que ces places soient utilisées toute la journée par une même et unique voiture. »
Les places de parking sont et resteront toujours un problème d’envergure à Charleroi. Il est vrai que les travaux d’aménagement actuels n’arrangent en rien la mobilité dans le centre-ville. Des parkings de délestage vont être créés et l’abonnement actuel de stationnement ne sera pas augmenté comme prévu initialement puisqu’il devait passer de 120 à 300 eur. Une bonne nouvelle pour tous les abonnés. Pour les autres, il faudra faire preuve de patience.