Il y a un demi-siècle, le train reliant Charleroi à Anvers a déraillé et a provoqué un énorme accident mortel. Le bilan est lourd: 18 morts et 69 blessés. 50 ans plus tard, une plaque commémorative a été installée sur la structure du pont en compagnie des familles des victimes et de personnes venues en aide sur les lieux du drame.
Jean-Pierre Adam avait tout juste 21 ans, il venait de terminer sa formation de gendarme. Nous sommes le 15 août 1974, il fait une chaleur écrasante et Jean-Pierre entame son service. Il est loin d’imaginer ce qui l’attend en fin de journée. « Quand je suis arrivé, c’était l’apocalypse, se souvient-il, j’en ai encore des frissons ».
Il doit face à une véritable scène de désolation, de chaos. Il y a des morts, des blessés graves. Les services de secours sont acculés. Mais il est encore loin d’avoir vu le pire. « C’était l’horreur absolue, j’ai vu des gens mourir, il n’y avait quasiment pas de service de secours. C’était horrible pour le jeune gradé que j’étais ».
Au-delà des scènes d’horreur auxquelles il a dû faire face, il garde en mémoire un souvenir, celui de l’odeur des corps calcinés. À l’époque, il n’existe pas d’accompagnement psychologique, alors, on tente de s’en remettre, comme on peut.
Deux membres d’une même famille parmi les victimes
Pour les familles endeuillées, le 15 août restera à jamais une journée noire. Frédéric et Sébastien sont frères. Ce jour-là, leur sœur et leur grand-mère font partie des 18 victimes.
Pour se souvenir de ce dramatique accident, une plaque commémorative a été installée sur l’une des bases de ce pont. Cette catastrophe ferroviaire survenue à Luttre reste l’une des plus meurtrières de ces 50 dernières années.