La toxicomanie et la mendicité à Charleroi font malheureusement partie du paysage carolo. Il suffit de se balader en rue pour s’en rendre compte, ce qui engendre un sentiment d’insécurité. Des solutions se dégagent avec notamment une salle mobile de shoot.
Depuis le début de l’année, la zone de police de Charleroi a effectué 16 opérations coup de poing pour mettre fin aux deals dans les rues. Ensemble, la Ville, la police et le parquet comptent mettre en place des solutions mobiles pour endiguer les problèmes. « Il va falloir accompagner les toxicomanes qui consomment des drogues dures qui sont sous les ponts, dans les parcs et dans les rues, expliquent Philippe Van Cauwenberghe, le président du CPAS de Charleroi. Ce sera un endroit d’accueil qui sera sécurisé avec des infirmiers, un médecin et une personne du CPAS. »
Ce bus mobile qui permettra aux toxicomanes de se droguer de manière encadrée ira à la rencontre des consommateurs de drogues dures. L’idée n’est pas de les fournir mais plutôt de les accompagner. Et c’est dans cette optique que le parquet autorise la pratique. « C’est interdit sur base de la loi, répète Vincent Fiasse, le procureur du Roi du parquet de Charleroi, mais le parquet a un pouvoir d’appréciation dans les poursuites. Dans certaines circonstances, on classe des dossiers sans suite. »
On a donc trouvé un compromis comme c’est déjà le cas à Liège ou à Bruxelles. A contrario, il ne faudrait évidemment pas que ce bus devienne un endroit de deal.
A savoir que ces salles de shoot restent illégales mais pour diminuer les risques sanitaires, le parquet fait preuve d’une certaine souplesse. « C’est toujours illégal donc ce serait plus simple s’il y avait une modification légale qui permettrait d’organiser ce genre de salle de consommation en toute légalité et non pas en sollicitant la tolérance des différentes parquets. »
La mendicité entre aussi dans le sentiment d’insécurité. Il y a des agressions verbales voire parfois physiques. Serge est SDF et il ne fait pas partie de ces catégories de personne qui font la manche. La misère, il la côtoie, par contre, tous les jours.
La Ville souhaite revenir au règlement de 2013 en autorisant la mendicité un jour par semaine en un lieu précis. Quant à ce bus mobile de shoot, il devrait parcourir les squats début 2023.