Si vous êtes passé près de l’aéroport de Charleroi, vous avez dû remarquer de longues files aux alentours. Les policiers ont mené une grève du zèle durant la matinée. Plusieurs voyageurs ont été retardés, certains ont même raté leur avion. Reportage d’Apolline Putman et de Luc Willems.
De longues files, des passagers qui se rendent à pied à l’aéroport, des valises tirées sur plusieurs centaines de mètres, … Les départs en vacances de ce matin ont été perturbés par les actions menées par les policiers qui bloquent, par vagues, les voitures. Sur le chemin de l’aéroport, des passagers pressés, ou très en avance:
« Nous avons eu une heure d’embouteillages, j’espère avoir mon vol. »
« J’espère qu’on aura notre vol, on veut du soleil ! »
« J’ai pris mes dispositions, je suis arrivée à 10h, et je décolle à 14h. »
Et sur le chemin inverse, des déceptions :
« Nous avons été bloquées au rond-point, à l’entrée de l’aéroport, et aux portes d’embarquement. L’avion est donc parti sans nous à cause de ces grèves. Et personne ne veut nous rembourser. »
« La navette qui devait venir nous chercher ne parvient pas à venir, puisque c’est bloqué. On doit se rendre à notre hôtel à pied, on ne sait même pas où ça se trouve. »
En cause : l’échec des négociations salariales
Cette grève du zèle des policiers a été organisée suite à l’échec des négociations salariales avec le gouvernement. Ils veulent se faire entendre.
« Nous avons agi en front commun avec tous les syndicats. Nous avons bloqué un rond-point pour embêter les gens, ils sont malheureusement pris en otage mais c’est le but d’une grève », explique Frédéric Gillez, délégué permanent CGSP Police.
« Ceci est un échauffement pour montrer au gouvernement que nous ne nous laisserons pas faire. Nous n’acceptons pas le mépris qu’a Mme Verlinden envers les services de police, ainsi que l’absence de revalorisation après 20 ans sans augmentation salariale. C’était une action symbolique, qui a entrainé des embouteillages. Certaines personnes ont raté leur vol, nous en sommes désolés. Mais à un moment, il faut montrer qu’on peut mener des actions dures pour obtenir cette revalorisation qu’on attend depuis 20 ans », ajoute Fabrice Discry, délégué permanent SNPS.
Du côté de l’aéroport, l’action a été gérée au mieux. Vincent Grassa, porte-parole du BSCA, s’exprime :
« Nous avons appris l’information via la presse, et les commissaires nous l’ont confirmée. Nous avons donc anticipé au mieux, et prévenu les passagers. Malheureusement, plusieurs dizaines de passagers ont raté leur vol. Néanmoins, nous avons organisé les choses afin que tout se passe pour le mieux pour un maximum de personnes. »
Les syndicats se réunissent le 08 novembre pour refaire un bilan. Et, si nécessaire, ils organiseront de nouveaux mouvements. Les syndicats sont clairs : ce n’est que le début.