Parmi les métiers qui sont les plus exposés dans cette épidémie de coronavirus, il en est un auquel on ne pense pas. Ce sont les agents de gardiennage. On les retrouve pourtant devant la plupart des grands magasins. Un métier à risques qui n’a pourtant pas toujours la côte.
Devant les supermarchés et pas à l’entrée des festivals cette année
On l’oublie généralement, mais les agents de gardiennage font aussi partie des personnes en première ligne dans cette épidémie. Eux aussi s’inquiètent dan leur travail quotidien.
« On fait pour le moment notre métier la peur au ventre, témoigne Louis Petyt, un agent de gardiennage. Les caddies peuvent être infectés. Toute personne pourrait vous infecter. Quelqu’un qui se trouve à moins d’un mètre pourrait tousser… »
Louis et ses collègues se préparaient à une grosse saison dans les festivals mais tout a changé.
« En 24 heures, on a du s’adapter, explique Alex Ridane, le Dirigeant Opérationnel de cette Société de Gardiennage, et passer d’un mode Festivals, milieu de la nuit, sorties et événements, à la sécurisation des magasins et du public. Ici, c’est des douze heures par jours dans les magasins. Et même l’équipe événementielle qui sont des gens qui ont l’habitude de travailler la nuit, sont passés en journée. Tous nos agents se préparent à cet événement-là. On a du se tourner vers d’autres compétences. Des compétences que nous avons, mais pas en aussi gros volume. »
Les agents de gardiennage ne sont pas toujours bien perçus
« Ce sont de nouvelles règles à appliquer dont les gens n’ont pas l’habitude, renchérit Louât Petit. On leur impose des choses. On réduit leur liberté, ce qui est totalement affolant pour eux, puisqu’ils ont vécu dans un pays démocratique. Ce qui n’est pas du tout concevable pour eux, quoi. »
La plupart des gens le comprennent bien. D’autres moins…
« Il y a des gens menaçants, insultants, continue l’agent de gardiennage. Certains confrères ont eu des bagarres. Ils ont du s’interposer parce que les gens voulaient rentrer de force dans les magasins pour essayer de les dévaliser. On vit la même chose que les gens et on doit se mettre à leur place. Alors l’empathie est vraiment difficile parce qu’on a des ordres et on doit les respecter. Et ça ne plait pas à tout le monde. »
« On a l’habitude, mais un merci ferait du bien »
« On a l’habitude parce que, pendant les attentats aussi, on a fait appel à nous, conclut le Directeur Opérationnel. On a eu des remerciements les premiers jours. Et après, on nous demandais pourquoi on appliquait les règles. On peut avoir un remerciement, comme on peut avoir quelqu’un qui va être frustré. Mais c’est le métier qu’on a choisi. On fait avec. Ca fait partie du métier. »
Un métier qui fait vraiment partie des professions qui sont en première ligne dans cette période compliquée.