En ces périodes de confinement, un secteur qui souffre aussi particulièrement, est celui des banques alimentaires. L'approvisionnement se fait plus rare, les bénévoles ne sont pas protégés contre le virus et cela complique les distributions de colis. Les supermarchés ont fait un geste aujourd'hui avec 460 000 repas distribués. Pour la fédération des services sociaux et le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, c'est bien, mais on peut faire mieux.
Ce vendredi, les supermarchés belges ont fait don de 233 tonnes de nourriture ou 460 000 repas aux banques alimentaires. Une initiative prise par l’ensemble des supermarchés qui veulent aussi aider les personnes dans le besoin durant cette période de crise.
Pour Céline Nieuwenhuys, Secrétaire générale de la Fédération des Services sociaux c'est bien, mais cela ne résout rien.
« L'aide alimentaire est très fragilisée dans ces moments de confinement. Il est porté par des bénévoles. Nous demandons de passer à la vitesse supérieure parce que distribuer des denrées alimentaires ça ne résout ni le problème de mobilité, ni celui des bénévoles, ni celui de la précarité. Il y a en Belgique 450 000 personnes qui dépendent de l'aide alimentaire, c'est énorme."
Des dons et du pognon
Des dons en produits indispensables sont également inclus dans le lot de 233 tonnes des grands magasins, tels que des détergents, du shampoing, des couches et des mouchoirs.
Du pognon c'est ce que propose de son côté le Ministre de l’Intégration sociale, Denis Ducarme. Un budget de 286.000€ soit moins d'un euro par bénéficiaire.
"Les Cpas envoient les gens vers les banques alimentaires parce que les minimas sont trop faibles, nous demandons au gouvernement de prendre d'autres mesures. A l'image du CPAS d'Anvers nous proposons que l'on débloque un budget important pour que les personnes puissent avoir des chèques alimentaires et aller s'approvisionner au supermarché du coin."
"Nous ne sommes plus au Moyen-âge"
Dans un contexte où le gouvernement demande de réduire les déplacements, renforcer le système de l’aide alimentaire revient à mettre en danger les bénéficiaires, les bénévoles et les travailleurs.
« Il faudra qu’une fois pour toutes, nos décideurs comprennent qu’on est en 2020 et plus au MoyenÂge.», estime Céline Nieuwenhuys,
Elle est rejointe en cela par Christine Mahy, la Secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP) :
"Dans les zones semi-rurales, les gens doivent prendre le train ou le bus pour aller retirer leur colis. Le confinement actuel montre que c’est inefficace, mais même sans confinement, cela n’a pas de sens ».
Une note a donc été déposée par la FdSS et le RWLP sur la table du Ministre fédéral de l’Intégration sociale, des Ministres régionaux de l’Aide aux personnes et des Fédérations de CPAS. Les distributeurs actuels de chèques-repas n’attendent, semble-t-il, qu’un simple signal de la part du politique.
« En cette période de Covid-19 nous demandons rapidement de passer à cette solution. Les sociétés qui émettent ces chèques nous disent qu'en 10 jours, cela peut être fait » concluent ensemble Christine Mahy et Céline Nieuwenhuys.