Les tensions au sein du MR d'Ham-sur-Heure/Nalinnes sont visiblement loin d'être apaisées. Ce matin, dans les colonnes de SudPresse, le bourgmestre Yves Binon a confirmé qu'il resterait en place jusqu'à la fin de la législature, en 2024. Pourtant, au cours des élections de 2018, un accord avait été conclu pour qu'il laisse sa place au chef de file Adrien Dolimont, l'actuel président du CPAS. Les tensions entre les deux hommes depuis le début de la mandature sont toujours bien présentes. Dans ce contexte, Yves Binon ne lâchera rien, ce qui n'étonne pas grand monde au château communal. Mais ce tiraillement inquiète fortement l'opposition.
Pour certains membres de la majorité comme de l’opposition, le refus d’Yves Binon de céder son écharpe mayorale à Adrien Dolimont en cours de législature n’est pas une surprise. Les tensions au sein du MR de Ham-sur-Heure/Nalinnes ne se sont visiblement pas apaisées. Dans les colonnes de SudPresse, Yves Binon (qui n’a pas voulu réagir dans d’autres médias, pour, dit-il ne pas envenimer les choses), déplore un manque de respect et de communication et la scission de son Collège. « Le début de ce mandat a été pénible. Il y a une véritable croisade au sein du Collège. Certains veulent prendre le pouvoir sans avoir l’électorat », déclare-t-il. En ces termes Yves Binon veut rappeler sa légitimité, ayant fait 600 voix de plus qu’Adrien Dolimont.
Dans l’opposition, le groupe Cap Communal regrette ce tiraillement qui peut entrainer un immobilisme dans les dossiers. Les tensions sont vives « Trois échevins n’entrent plus jamais dans mon bureau. Je n’ai plus aucune collaboration avec le CPAS », ajoute le bourgmestre.
Revenons sur l’origine des tensions entre les deux mandataires libéraux d’Ham-sur-Heure/Nalinnes. Elles sont apparues lors de la composition de liste aux dernières élections communales de 2018. A l’époque, Yves Binon et Adrien Dolimont se voyaient tous deux bourgmestres. Après qu’Adrien Dolimont ait été désigné chef de file suite à un vote interne, Yves Binon avait quand-même réussi à négocier pour obtenir la tête de liste et il a ensuite décroché le titre de bourgmestre. C’est alors qu’un accord a été établi entre les deux hommes : au bout de 4 ans, Yves Binon devait céder sa place à Adrien Dolimont. Mais ça, comme il le précisait à l’époque sur notre antenne, c’était « si tout se passait bien ».
Mais visiblement pour Yves Binon, les conditions n’ont pas été remplies pour maintenir cet accord. La gestion communale est-elle pour autant dans l’impasse jusqu’à la prochaine législature. Pas forcément pour Cap Communal, qui appelle les conseillers MR à prendre leurs responsabilité en votant une motion de défiance, comme le prévoit le code wallon de la démocratie locale.
De son côté, Adrien Dolimont qui est actuellement à la présidence du CPAS, n’a pas souhaité réagir « à chaud », précisant qu’il préfère réfléchir à la situation à tête reposée en pensant aussi à l’intérêt général.