
Le conseil communal carolo fut à nouveau le théâtre de débats ce 17 mars : recours de la Ville contre le permis délivré pour le centre d’accueil, point sur les nuisances de l’aéroport, Marchienne-au-Pont son état général et sa sécurité… Résumé.
Après une minute de silence afin de rendre hommage aux victimes de l’incendie qui s'est déclaré dans un immeuble de La Sambrienne, le conseil communal de Charleroi a débuté. L’un des premiers grands dossiers abordés était à nouveau l’ancien site Makro et son avenir.
La ville introduit un recours contre le permis pour le centre d’accueil temporaire
Nous en parlions le mois dernier, le fonctionnaire délégué de la Région wallonne a accordé le permis d’urbanisme pour la création d’un centre d’accueil pour réfugiés dont on parle depuis plus d'un an. Cette nouvelle a été une surprise dans un contexte où le collège communal de Charleroi avait remis un avis négatif sur le projet, et en parallèle, où le site avait été racheté. Denis Ducarme, conseiller MR-IC, est revenu sur les faits demandant de clarifier les choses.
« La Ville avait émis un avis informel favorable concernant ce projet en 2023. Aujourd’hui, contrairement au projet d’origine, ce permis avait des airs d’installation pérenne, c’est pourquoi qu’on a refusé », rappelle Thomas Dermine (PS), bourgmestre de Charleroi.
Il précise qu’avant de refuser, la Ville s’était assurée que Fédasil avait une alternative.
« La Ville a introduit un recours contre le permis délivré. Cet ancien site de Makro est une zone économique mixte. Mais nous ne voulons pas que notre région manque à un devoir humanitaire, celui d’aider ces personnes, d’où l’importance de s’assurer qu’il y a des alternatives, ce qui est le cas. »
Répliques
Denis Ducarme s’est dit rassuré d’avoir des informations claires et non plus contradictoires, faisant référence à Paul Magnette, ancien bourgmestre de Charleroi, qui était en effet d’accord pour accueillir le centre à l’époque.
« Vous savez que ce ne sont pas les villes qui décident, rappelle Paul Magnette (PS), aujourd’hui conseiller. Le gouvernement fédéral a des obligations d’accueil. Quand la ministre m’a contacté en urgence pour demander s’il était possible d’installer un centre temporaire dans notre commune, j’ai en effet dit oui. Le site de Lodelinsart a directement été pris en compte comme possibilité, comme l’a rappelé le bourgmestre. C’était en 2023, pour une exploitation de 2 ans, dans des infrastructures temporaires. Nous sommes en 2025. »
« Si des communes de la périphérie ont des sites adaptés, et qui coûtent moins cher au gouvernement fédéral, c’est très bien que chacun joue un rôle dans cette responsabilité humanitaire », a conclu le bourgmestre actuel.
Le recours est introduit, et d’ici peu une décision définitive (mais temporaire) sera prise.
Les nuisances de l’aéroport à la loupe
Si vous entendez beaucoup parler de l’aéroport de Charleroi en ce moment, c’est normal : l’enquête publique concernant le prochain permis d'environnement est ouverte. Le permis actuel arrive à échéance, et cette enquête fait partie du processus de renouvellement. Les communes alentour ont leur mot à dire : Anderlues et Chapelle-lez-Herlaimont ont remis un avis défavorable, Charleroi a dit oui sous conditions.
Le sujet est revenu sur la table de ce conseil, Nathalie Monforti a « quitté » son rôle de présidente du conseil, le temps d’une question qu’elle a posée en tant que conseillère.
« Selon BSCA, les vols commerciaux augmenteront de 67 % en 2045 par rapport à 2019. L'aéroport promet que le bruit diminuera grâce à de nouveaux avions, mais selon le collectif citoyen contre les nuisances, le bruit diminuera au mieux de 4 dB, une différence à peine perceptible par l’oreille humaine. Par contre, le nombre de pics de bruit augmentera de 67 %, créant une situation insupportable pour des milliers de personnes. Ne pensez-vous pas que Charleroi doit, dans l'intérêt des citoyens, s'opposer à l'extension des vols et exiger un respect strict des horaires de l'aéroport ? »
Dans la salle, des membres du collectif citoyen contre les nuisances étaient présents.

Réponse du collège
Tanguy Luambua (Les Engagés), échevin des permis d’environnement et de l’urbanisme, a répondu, rappelant qu’il habitait lui-même à Ransart, à 2km de BSCA.
« L’aéroport, c’est 20 000 emplois directs et indirects, mais c’est aussi des riverains impactés. Cependant, il convient de nuancer les chiffres énoncés : ce sont les vols commerciaux qui augmentent. Les vols militaires et liés aux formations diminuent quant à eux de 75%. Au final, l’augmentation ne serait donc que de 4%. L’impact devrait être moins important que prévu. »
L’échevin a également rappelé que Charleroi a remis un avis favorable sous conditions pour le maintien en activité de l’aéroport. L’avis rappelle notamment les éléments de la déclaration politique régionale wallonne et ses objectifs : protection de l’environnement et de la santé des riverains, réduction des nuisances sonores et environnementales, monitoring permanent, prévention des risques liés au PFAS…. L’échevin ajoute que des conditions supplémentaires ont été ajoutées telles que le strict respect des horaires d’exploitation de 6h30 à 23h.
« Ce n’est pas normal, et nous n’avons pas signé pour ça. Dans notre avis, nous demandons également une transparence totale, nous y serons très attentifs. »
Le gouvernement wallon aura la possibilité de prendre ou non en compte les différentes remarques et conditions fournies par les communes. Il aura le dernier mot.
« Je compte sur vous pour suivre ce dossier. Je suis pour le développement économique, mais pas au détriment de la santé », a conclu la présidente du conseil.
Marchienne-au-Pont à l’abandon ?
Marchienne-au-Pont, cette section ouest de Charleroi, était au coeur de nombreuses discussions. Notamment parce que son arrêt Marchienne-Zone risque d’être supprimer suite au plan de transport de la SNCB et aux décisions du nouveau gouvernement. Mais le quartier a aussi été évoqué suite aux récentes fusillades et à son état en général.
« C’est une porte d’entrée de la Ville de Charleroi, rappelle Nicolas Tzanetatos, conseiller MR-IC. Ce quartier, l'une des premières images de Charleroi pour ceux qui arrivent par la N90, est dans un état inacceptable. Aussi, la sécurité y est problématique notamment à la gare. Quelles sont les ambitions pour ce quartier ? »
« Suite aux fusillades, je me suis rendue à Marchienne-au-Pont, et je remarque que le sentiment d’insécurité y est croissant chez les riverains. Il y a un laisser-aller et un manque de réponses des autorités, indique Pauline Boninsegna, conseillère et cheffe de groupe PTB. Sans oublier les déchets, les squats de dealers et maintenant des fusillades en pleine rue dont ne s’étonnent même pas les citoyens. »
« La situation est grave, ajoute Denis Ducarme, conseiller MR-IC. Des fusillades commencent à se multiplier. On est dans une prise d’otage de l’espace public par des narcotrafiquants. Ne faudrait-il pas organiser un conseil communal thématique sur la sécurité ? La problématique risque de s’aggraver. »
Réponse du collège
« La situation est en effet plus que préoccupante, indique le bourgmestre. Depuis début février 2025, on y recense 8 incidents impliquants des armes à feu cette année, liés aux trafics de drogue. Aujourd’hui, 27 inspecteur sont sont opérationnels dans le district de Marchienne (sur un cadre théorique de 42), sans compter les transferts vers Bruxelles suite aux fusillades. Il faut augmenter les effectifs globaux, et éviter un transfert de la violence chez nous. »
Thomas Dermine a rappelé les différentes projets qui vont y voir aussi le jour : le quartier du futur, le futur stade et ses alentours, la piscine, moderniser le pôle d’activité près de la gare…
Nicolas Tzanetatos a assuré qu’il porterait la voix de Marchienne en tant que député aux autres niveaux de pouvoirs, appelant à collaborer tous ensemble pour le bien des Carolos. Pauline Boninsegna a relevé un manque de prise encore compte des problèmes quotidiens des riverains, en parallèle aux gros projets qui ne changeront pas forcément le quotidien. Denis Ducarme rappelle au bourgmestre qu’il a aussi sa part à jouer dans ce problème, regrettant qu’il manque des policiers à Charleroi et que des policiers ne soient pas assignés aux zones où les fusillades ont eu lieu.
Thomas Dermine a rappelé que l’opération Disruption avait bien été élargie au lendemain des fusillades.
Les infos en vrac
Durant les conseils communaux, de très nombreux sujets sont abordés et il n’est pas toujours possible de tout détailler. Dorénavant, une rubrique « des infos en vrac » regroupera des courtes informations délivrées pendant le conseil.
Charleroi
- Le parking Rive Gauche accueille environ 60 000 véhicules par mois (rarement saturé sauf notamment le samedi après-midi). Prochainement, le nombre de places encore disponibles devrait être indiqué à l’entrée.
Gosselies
- Caterpillar : des entreprises doivent remettre des offres cet été.
Ransart
- L’idée d’un parking sur la place Louis-Delhaize n’est pas à l’ordre du jour. Mais des solutions pour améliorer le parking sont en discussions.
À lire aussi :
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