L’Agence Fédérale des Médicaments et Produits de Soins a commencé à livrer ce lundi 27 avril dans les différents laboratoires et hôpitaux du pays une armada de tests sérologiques COVID-19. Ces distributions se font en fonction de clés de répartition bien définies. Au Centre de santé des Fagnes on a en donc receptionné tout comme à la Clinique Notre Dame de Grâce, à Marie Curie en encore au GHDC.
Ce dernier hôpital en a reçu 300 hier, un premier lot qui sera suivi d’autres. Il participe d’ailleurs avec d’autres institutions à une étude menée par Sciensano et l’Institut de Médecine tropicale d’Anvers à ce propos.
Test sérologiques à ne pas confondre avec des tests de dépistage
« Quand on parle de test sérologique Covid19, ça n’a rien à voir avec les tests de dépistage qui permettent de déterminer si l’on est porteur de ce coronavirus » nous précise Anne Kornreich, la chef de service de la Biologie Clinique au GHDC.
Le test sérologique, lui, constitue, en quelque sorte, l’étape d’après :
«Iil permet de voir si notre organisme a développé des anticorps IgG contre le Covid-19, si nous avons donc été en contact avec la maladie sans nécessairement en présenter les symptômes. Comment cela se déroule-il ? en fait, on procède au prélèvement d’un échantillon sanguin et c’est l’analyse de celui-ci qui détermine ou non la présence d’anticorps spécifiques au Covid-19. »
Il existe en fait 2 pratiques de tests sanguins: l'un rapide qui permet de détecter cette présence, l'autre ( qui demande une analyse plus poussée en labo) détermine la quantité d'anticorps IgG Covid 19. C'est cette dernière qui est importante pour évaluer l'immunité
Anticorps=immunité ?
« Concernant l’immunité, la présence d’anticorps indique bien que le patient est donc immunisé contre le Covid-19 mais vu qu’il s’agit d’une pathologie nouvelle et donc encore peu connue, il ne nous est pas encore possible de dire combien de temps le patient sera immunisé ni dans quelles proportions »
Ces tests ne peuvent toutefois pas encore être utilisés sur la population car il faut que l’INAMI et Sciensano donnent leur blanc-seing et déterminent les catégories de personnes qui pourront y avoir droit . De cela, dépend aussi le remboursement de ces tests. On suppose qu’en première ligne figurera le personnel soignant. Il semble toutefois que leur utilisation à plus grande échelle démarrera le lundi 4 mai. on distingue 2 types de tests sérologique
Immunité collective, le mythe ?
A terme, les tests sérologiques devraient permettre de savoir si l'on a contracté le Covid-19 et où l’on en est au niveau de ce qu’on appelle « l’immunité collective ». Pour l’instant celle-ci est estimée par Sciensano à 4-5% dans notre pays, or pour bien faire, il faudrait atteindre 60 à 70% d’immunité collective pour vraiment lutter efficacement contre l'épidémie.
On en est loin! Mais des tests sérologiques pratiqués à large échelle dans la population pourraient au moins fournir des données fiables à ce niveau-là. Et combinés à ces fameux tests de dépistage ( les 10.000 par jour qu'on attend toujours), il permettraient de dresser une meilleure cartographie de la maladie dans notre pays. Et des actions à mener en priorité que ce soit en termes de déconfinement notamment ou de santé publique plus largement.