Vivre à côté d’un broyeur à métaux est-il dangereux pour la santé ? Pour le savoir, la Wallonie va lancer un biomonitoring. Elle veut tester le sang et les urines des jeunes qui habitent à proximité de ces sites. Dans notre région, cette étude semble plutôt bien accueillie par les citoyens qui vivent près des broyeurs de Courcelles, Châtelet et Marchienne-au-Pont.
Ces broyeurs sont-ils nocifs pour la santé des riverains ? C’est ce à quoi tente de répondre la Wallonie grâce à une étude de biomonitoring. Le but : examiner si la situation nécessite de prendre des mesures préventives en cas d’exposition chronique.
« Nous allons mesurer, à travers des analyses de sang et d’urine, l’exposition des citoyens à une série de polluants. Nous avons fait un biomonitoring à l’échelle de la région wallonne, ici nous entrons dans une phase où l’on fait un biomonitoring spécifique autour de la population des broyeurs à métaux. On va pouvoir comparer afin de regarder si ces personnes ont des niveaux de toxicité plus importants sur certains polluants, que la population moyenne en Wallonie », explique Céline Tellier (Écolo), ministre de l’Environnement.
Pour ce faire, la Wallonie recherche 500 volontaires entre 12 et 19 ans qui vivent à proximité d’un broyeur à métaux, selon un périmètre prédéfini.
L’étude cible les adolescents
Et si ce sont les adolescents qui sont recherchés plus spécifiquement, ce n’est pas sans raison.
« Ils ne sont pas encore exposés professionnellement, c’est donc vraiment une caractérisation de leur environnement. En général, ils vont également à l’école dans un environnement proche de leur domicile, et leurs activités se font également tout près. Ils recevront donc un courrier, dans leur boîte aux lettres, qui présentera l’étude et les invitera à s’inscrire sur notre site. Il y a des dates déjà prévues dans les différentes communes pour les prélèvements de sang et d’urine », détaille Ingrid Ruthy, la responsable de l’étude Biobro (Issep).
Si certains adolescents peuvent être réticents, d’autres n’hésiteront pas à participer comme Morena qui habite à 400 mètres du broyeur de Châtelet :
« Ça ne me dérangerait pas de participer. Si c’est pour le bien de tous, pourquoi pas. La génération future c’est nous, si ça peut nous aider à prévenir et éviter certains cancers ou maladies, pourquoi pas. »
Apportez vos sacs d’aspirateur !
Aussi, toujours dans le cadre de cette étude, les autres riverains à proximité sont invités à envoyer les sacs ou bacs de leur aspirateur.
« Le but, c’est de pouvoir étudier les poussières intérieures de maison et de voir comment les riverains sont exposés aux poussières et aux contaminants retrouvés », explique la responsable de l’étude Biobro.
À Marchienne-au-Pont notamment, les citoyens sont prêts à participer :
« Je serais tout à fait d’accord de donner mon sac d’aspirateur pour cette étude. L’air est rejeté et on ne sait pas toujours ce qu’on inspire par la suite. Je vois bien ici quand j’aspire la maison, le lendemain il y a de nouveau de la poussière. Aussi, nous aimerions savoir ce qui retombe sur notre jardin, pour savoir ce qu’on consomme par la suite. »
« Moi je serai d’accord. C’est quand même intéressant de savoir si c’est dangereux ou pas, et si ça l’est, de voir ce qu’ils peuvent mettre en place. »
De nouvelles mesures pourraient être prises
Et l’ensemble des résultats de cette étude permettront, s’il le faut, de prendre de nouvelles mesures concernant ces broyeurs. Même si la ministre se veut rassurante.
« Je pense que c’est important de rappeler aux riverains qu’aujourd’hui les filtres sont installés sur les cheminées. On veille vraiment à ce que les entreprises respectent les normes, qui sont les plus strictes d’Europe dans le secteur. Mais, bien sûr, si l’étude révèle des conclusions qui nécessitent des actions supplémentaires, on évaluera s’il faut aller plus loin dans les mesures », assure-t-elle.
Pour participer à l’étude, rendez-vous sur issep.be/biobro/. Pour information, les participants recevront par après leurs résultats personnalisés.
Apolline Putman