La wallonie en zone orange depuis ce week-end, les communes qui dépassent un peu partout le seuil d'alerte de 20 cas par 100 000 habitants : Faut-il se fier à ces chiffres ? Comment les communes dépassent-elles ce seuil fatidique ? Exemple à Montigny-le-tilleul et Chapelle-lez-herlaimont.
Depuis ce week-end, La Wallonie est classée zone orange sur la carte épidémiologique européenne sous-divisée en région du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), signale Le Soir sur son site internet dimanche soir.
Il existe deux cartes de référence pour L’ECDC, l’une internationale où la Belgique est en zone orange depuis le 25 juillet, et une autre européenne, où la région Wallonie était jusqu’à présent considérée comme zone « jaune », seule la Flandre était en orange. Depuis dimanche, les choses ont changé.
La zone « orange » équivaut à un taux de 20 à 59,9 cas de Covid-19 notifiés par 100.000 habitants au cours des 14 jours. Chez nous, le comptage est légèrement différent et la plupart des communes ont vite fait de passer le seuil d'alerte belge des 20 cas par période de 7 jours par 100.000 habitants. C’est ainsi que Montigny-le-tilleul a passé ce seuil fatidique, le week-end dernier pour monter à une incidence de 138 (Anvers est à 166). En cause 12 nouveaux cas au home Quiétude et une population beaucoup plus faible qu'à Anvers par exemple.
« Un seuil d’alerte qui ne veut rien dire »
Si l’on en croit les chiffres officiels, Montigny-le-tilleul ne compte pourtant depuis le début de l’épidémie que 59 cas sur son territoire, alors que des communes comme Pont-à-celles et Chapelle-lez-herlaimont comptabilisent respectivement 78 et 111 cas avec des taux d'incidence plus faible à 46 et 34. La différence vient on l’aura compris du nombre de cas confirmé durant les 7 derniers jours jusque là c'est logique, mais aussi du nombre d’habitants sur la commune. A Pont-à-Celles, 8 nouveaux cas ont été recensés, mais la population la commune compte plus de 17 000 habitants (10 000 à Montigny-le-tilleul) ce qui donne un indice de 46. Si l'on prend Chapelle-lez-herlaimont qui a 5 nouveaux cas sur son territoire depuis 7 jours, son indice n'est que de 34 avec une population de presque 15 000 habitants. Ces ratios font dire à Karl De Vos, le bourgmestre, ce seuil d’alerte, ne veut rien dire.
« Toutes les communes sont en zone d’alerte. La Covid-19 ne s’arrête pas aux frontières des communes. Il est déraisonnable d’envisager cette épidémie commune par commune. Dans le cas de Montigny-le-tilleul que vous me rapportez, les chiffres peuvent même être faussés par la présence de ce nouveau foyer sur son territoire. »
Le bourgmestre a donc décidé au sein de sa zone de police de prendre les mesures les plus cohérentes possibles pour lutter contre l’épidémie. Et jusqu'à présent, il suit les recommandations du Conseil National de Sécurité. Pour lui, les chiffres évoluent en dents de scie, ils sont revus régulièrement et il n’y a pas toujours la cohérence souhaitée dans ceux-ci. Il faut donc prendre en compte, comme le fait l’Europe, l’ensemble de la Wallonie.
Chapelle-Lez-herlaimont : ni plus, ni moins que dans le pays
De plus, après concertation, Chapelle-lez-herlaimont et les 4 autres communes de la zone de police Mariemont ont décidé de ne pas appliquer mesures supplémentaires.
« Ni plus, ni moins. Les mesures générales restent de mise. Le port du masque n’est pas obligatoire partout, mais juste dans certaines zones à forte concentration de population. Pour le reste dans les centres sportifs etc… ce sont les mêmes règles que pour l’ensemble des Belges »
Depuis le 25 juillet dernier, les chapellois sont donc invités à porter un masque sur la place de l’hôtel de ville, au complexe commercial du chêne noir et sur la place de l’Eglise. Ailleurs, le port du masque dans les magasins est obligatoire, une seule personne fait les courses en 30 minutes comme partout ailleurs.
Toutes les manifestations publiques de la commune ont également été annulées, même celles qui auraient pu réunir moins de 200 personnes. La fête multiculturelle n’aura pas lieu et la journée portes ouvertes traditionnellement prévue en septembre, est d'ores et déjà reportée.
"Aujourd’hui on ne rigole plus avec ça"
Aujourd’hui, la commune de Chapelle-lez-herlaimont, (comme toutes les communes du Royaume) est aux prises avec cette épidémie et peu importe les chiffres, les autorités ne veulent pas jouer avec la santé de leurs administrés.
« J’étais en train de regarder la conférence du SPF Santé à l’instant, après le week-end on voit une augmentation du nombre de cas, mais la situation est la même partout en Europe. Je crois qu’il va falloir digérer à nouveau tout cela, cette crise est difficile à vivre pour tout le monde et les espoirs de chaque résident dans la mise au point d’un vaccin. Je crains surtout que l’on ne soit reparti pour de long mois. Aujourd’hui on ne rigole plus avec tout ça ! »
En savoir plus sur la situation de Montigny-le-Tilleul dans ce reportage de Vincent Boquet :