Cet après-midi, les travailleurs du secteur culturel se sont rassemblés dans 10 villes en Belgique. A Charleroi, c’est sur la place Verte qu’une trentaine d’entre eux ont investit l’espace public et ont formé des statues vivantes. Objectif : parler de cette culture toujours à l’arrêt et en souffrance malgré le déconfinement. Malgré la situation, le secteur est toujours debout (Still Standing, ndlr) mais en pleine crise aussi.
Une action comme cri d'alarme
14h, des artistes de la région investissent la place verte à Charleroi. Tous sont en pleine performance qu’ils soient artiste de rue, chanteur, comédien ou encore écrivain. L’espace public est désormais leur seul lieu de représentation. "Le monde recommence à bouger, la vie reprend. La culture est toujours à l’arrêt mais on est toujours debout là et présents. On fait partie des secteurs qui sont un peu mis de côté ou du moins oublié. On pense beaucoup aux techniciens et artistes qui travaillent sur des CDD avec des courtes durées et qui sont totalement oubliées. Ils n’ont aucune aide financière du gouvernement. Il y a différents projets de lois de différents partis. Ces projets ont été postposés. Au jour d’aujourd’hui, il y a un cri d’alarme , une urgence pour le secteur et les artistes et techniciens" explique Antoine Menalda, membre du collectif Still Standing (Toujours debout, ndlr).
"Certaines personnes pensent que l’artiste ne fout rien!"
Soudain, tout le monde se fige et forme ainsi des statues vivantes. Durant 15 minutes, ils restent sur place comme un arrêt sur image comme une métaphore de la réalité. Si le déconfinement est en cours, la culture, elle, reste à l’arrêt.
"On se rend bien compte qu’une vie artistique est nécessaire. Cela fait partie de l’économie. C’est 5% du PIB! La culture participe à la vie économique et c’est très important parfois plus que d’autres secteurs. Je crois que certains n’en ont pas encore consciences. Certaines personnes pensent que l’artiste ne fout rien! L’artiste n’est pas que cigale et est fourmi également. Il permet d’amener de l’argent" estime Jacky Druaux, comédien et conteur carolo.
Avant d’ajouter : "Je vois au théâtre Marignan où j’ai le plaisir de travailler. Pendant trois mois, on n’a pas joué et bien les restaurants n’ont pas fonctionné non plus. Indirectement, il y a plein de choses qui découlent du métier artistique."
Objectif : faire prendre conscience de la situation actuelle et très précaire. Une action qui a rassemblé des travailleurs du monde culturel partout en Belgique dont une trentaine à Charleroi.