Selon une étude de l’institut Vias, 1 jeune conducteur sur 7 consomme régulièrement du gaz hilarant avant de prendre le volant. La conduite sous influence demeure l’un des problèmes majeurs sur les routes.
C’est un résultat étonnant qui ressort d’une étude de l’institut de sécurité routière Vias. 15% des conducteurs de moins de 34 ans inhalent régulièrement du gaz hilarant avant de prendre la route, selon un communiqué. Et 6% des conducteurs belges, tout âge confondu, avouent prendre le volant au moins 1 fois par mois après avoir consommé cette substance. Le porte parole de Vias, Benoit Godart, nous explique cette tendance.
"Il est vrai que c'est un chiffre qui paraît assez édifiant, à la fois c'est surprenant et d'un autre côté on sait que l'utilisation de drogues et de gaz hilarants en particulier a le vent en poupe ces dernières années."
Du gaz, mais pas seulement
L’étude a été menée auprès de 6000 Belges. Elle a également révélé que ce gaz hilarant est souvent combiné à d’autres drogues ou à l’alcool. Au final, seulement 1% consomme uniquement ce gaz sans autres substances.
« Les accidents dus à la consommation de substances volatiles, comme le gaz hilarant, ne sont pas rares et peuvent être mortels. La combinaison avec d'autres stupéfiants tels que l'alcool, les tranquillisants ou d'autres drogues renforce l'effet et rend l'utilisation extrêmement dangereuse », indique le professeur Dominique Vandijck, directeur général adjoint du Centre Antipoisons, dans le communiqué.
"Le gaz hilarant ça peut paraître bon enfant, ce n'est pas cher mais les séquelles au niveau santé ou même de la sécurité routière peuvent être importantes et c'est à déconseiller." Benoit Godart, porte-parole de Vias.
Un réel danger pour la santé
Mais que provoque ce fameux gaz ? Un sentiment euphorique apparaît immédiatement, souvent accompagné de fous rires et d’hallucinations. Plus la dose est importante, plus les effets sont puissants, mais aussi plus les risques sont élevés. C’est donc comparable aux effets de l’alcool, mais si trop de gaz est inhalé, cela peut entraîner un coma ou même la mort.
Et sur la route, le danger est tout aussi présent.
« Ce phénomène existe surtout dans les grandes villes comme Charleroi. En terme de sécurité routière, avoir un conducteur qui est euphorique, ça veut dire qu'il va surestimer ses capacités et à l'inverse sous-estimer le danger, qu'il va conduire trop vite ou en zigzag parce que souvent ils sont à plusieurs dans le véhicule. Le risque d’accident est 200 fois plus élevé que lorsque le conducteur est clean », selon Benoit Godart.
Pour de nombreux spécialistes, le plus important aujourd’hui est de sensibiliser les jeunes. Si le gaz hilarant semble inoffensif et peu cher, il peut avoir des effets considérables sur les capacités de conduite et la santé de leurs consommateurs.
De 200 à 2000 euros d'amende
Lutter de manière répressive n'est pas évident. Ce gaz est présent partout, vendu pour une utilisation culinaire, il est de plus peu coûteux. Mais la loi est claire, il est interdit de prendre le volant dans un état "analogue" à celui de l'ivresse.
"Si le conducteur arrêté a les pupilles dilatées, rigole pour rien ... sur la base de cet article de loi, il peut être verbalisé et les peines sont lourdes. Le conducteur risque une amende de 200 à 2000 euros. Il peut aussi se voir confisquer son permis de conduire un mois ou à vie."
Pour voir l’étude complète, c’est ici.