Va-t’on bientôt exploiter le gaz de mine pour en faire de l’électricité à Charleroi? C’est en tout cas la volonté d’une société française qui a déjà installé la première station belge de ce type à Anderlues. Les premières procédures sont lancées, mais autour des terrils concernées, soit à Couillet, Mont-sur-Marchienne et Marchienne, certains riverains s’inquiètent
Les riverains se demandent ce qu’est ce projet
Ce sont des affiches jaunes, dans plusieurs communes de Charleroi, entre autres à Couillet qui ont suscité des inquiétudes. Sur trois sites miniers, on pourrait exploiter le gaz de mine.
« En fait, explique Thierry Lemaire, riverain couilettois, les gens se posent des questions. L’affiche nous disait d’aller voir une petite vidéo sur Youtube à propos du site d’Anderlues qui est déjà en utilisation. Mais les riverains se posent des questions sur l’entreprise, le degré de pollution, les nuisances, le bruit, etc. »
La première station belge d’extraction de gaz de mine est à Anderlues
Et à Anderlues, justement, c’est le premier site du genre en Belgique. La société Gazonor déjà active en France, y transforme le gaz de mine en électricité. Voici ce que nous expliquait la société lors de l’inauguration de la station d’Anderlues.
« Il faut savoir que le charbon, quand il a été dérangé par l’extraction, continue à libérer du méthane qui se transforme avec l’air des galeries en grisou. Il continue à s’accumuler depuis l’arrêt des extractions. Il fait monter le sous-sol en pression. Et nous, on vient dépressuriser ce sous-sol pour produire de l’électricité à partir de ce gaz. En Belgique, la particularité est que le sous-sol a été condamné. On a bouché les puits et on a un effet de cocotte-minute qui est en train de s’installer. », nous disait Yann Fouant, chargé de projets à Gazonor, en avril 2019.
A Charleroi, trois terrils pourraient être concernés
A Charleroi, ça concernerait le terril du Fiestaux à Couillet, le Cerisier à Mont-Marchienne, et Balompré à Marchienne. En plein dans la ville. Mais Xavier Desgain, l’échevin carolo de l’Energie et de la Transition Ecologique de Charleroi se veut rassurant. Ce genre d’installation fait l’objet de contrôles très fouillés. Les installations en sont pas très grandes.
« Et s’ils parviennent à éviter que du méthane ne s’échappe dans l’environnement, ajoute Xavier Desgain, c’est mieux parce que le méthane est 20 fois plus polluant pour le climat que le CO2 qu’on produit en brûlant le méthane. Et c’est encre mieux si ça peut produire de l’énergie.»
Les riverains veulent de l’info. Mais on n’en est qu’au début du processus
Un peu partout, les riverains demandent surtout de l’information. Ils trouvent le projet encore un peu flou. Mais on n’en est encore qu’à la toute première phase du projet. Jusqu’ici, les promoteurs ont seulement fait une demande de concession sur un grand territoire du sous-sol qui va de Charleroi jusqu’à Courcelles. L’enquête est en cours pour voir s’ils peuvent le faire. Ensuite, s’ils obtiennent cette concession, ils devront, puit par puit, site par site, demander un permis d’environnement classique.
« Un permis d’environnement, ça veut dire des réunions d’information, des enquêtes publiques, comme c’est légal, précise encore l’échevin. Et je trouve qu’il serait bien que l’entreprise propose aux riverains concernés, quand l’enquête viendra, d’organiser une visite sur le site d’Anderlues pour qu’ils se rendent comptent de ce que c’est. »
Gazonor n’exploitera pas forcément les trois sites. Mais la demande de permis sera faite pour les trois. La procédure suivra donc son cours. L’information devrait suivre.