Lors du dernier comité de concertation, les autorités de notre pays ont annoncé vouloir recourir aux tests rapides. Pourtant lorsque l'on interroge le ministre de la santé de plus près, on se rend compte que la mise en place, elle, ne le sera pas... Rapide. Ce qui a le don d'énerver la députée-bourgmestre de Courcelles qui se bat pour l'accès aux tests en pharmacie depuis 6 mois.
Caroline Taquin, la députée-Bourgmestre de Courcelles, se dit agacée, en colère, face à la lenteur des décisions dans notre pays. Alors que les tests rapides sont déjà distribués dans de nombreux pays voisins, il faudra chez nous encore attendre un bon mois.
"Je suis en colère sur la lenteur et la prise de décision, sur certains sujets. Je ne comprends pas pourquoi aujourd'hui un médecin généraliste ne peut pas vacciner. Je ne comprends pas pourquoi les discussions avec les pharmaciens ne sont pas encore activées, malgré la promesse faite à ce sujet par le ministre de la santé, lorsque nous avons voté la loi qui encadre le testing."
Depuis octobre 2020, Caroline Taquin questionne et interpelle le ministre de la Santé à ce sujet. L'efficacité de ces tests rapides a été reconnue. Il serait aussi efficace que le test PCR.
"Il faut que l'on puisse accéder au testing rapide facilement pour aider bon nombre de secteurs et parallèlement, il faut booster la vaccination."
Et pour la députée-bourgmestre cela passera par l'intégration des professionnels de la santé dans les dispositifs.
Pharmaciens = 2 000 centres de testing
De même, qu'elle estime que le médecin-traitant doit pouvoir administrer un vaccin, elle voudrait que les pharmaciens soient un intermédiaire privilégié pour les tests rapides.
"Le pharmacien doit pouvoir être en mesure de distribuer les tests rapides et de les administrer aussi. Au niveau fédéral, on me répond qu'il faut la base juridique pour le faire. Moi, je dis que quand on veut, on peut ! Et donc je suis en colère parce qu'il suffit d'apporter deux modifications à la loi qui a été votée et les choses sont réglées en Belgique."
Si la moitié des pharmaciens étaient autorisés à pratiquer les tests rapides, cela représenterait 2 000 lieux de proximité dans notre pays. Caroline Taquin n'est pas que parlementaire ou bourgmestre, c'est aussi une citoyenne qui regrette cette politique des petits pas.
"Notre tâche n'est pas facilitée non plus en tant que bourgmestre. Nous recevons des informations et des instructions qui sont contredites le lendemain. On nous demande d'informer la population, nous aimerions le faire, mais pour autant que nous ayons la bonne information."
La vaccination en elle-même n'est déjà pas facile à organiser. Le citoyen pourra choisir son centre de vaccination. À Courcelles, on le sait que la mobilité des citoyens est un problème majeur. Il y a la promesse des équipes mobiles, mais quand seront-elles actives ?
Autant de questions auxquelles personnes, aujourd'hui, n'apporte de vraies réponses.
Revoir notre sujet sur ce pharmacien de Gouy-lez-piéton qui avait ouvert un mini centre de dépistage a dans son garage.
Menacé par une amende de 100 000 euros ou 5 ans de prison voici ce qu'il déclarait à l'époque :
"C'est par la presse et du jour au lendemain que j'ai appris la nouvelle. Il y a sans doute dans cette décision une volonté de canaliser le plus possible la population vers les gros centres de dépistage très contrôlés mais où finalement le nombre de dépistage est réduit. L'accès à ces centres est également plus complexe pour le patient. Il ne m'appartient pas de juger cette décision, et j'imagine que c'est pour une question de calculs statistiques. Les politiques ont probablement répondu à une attente des médecins biologistes et épidémiologistes, mais changer systématiquement de stratégie sème le doute dans la population."