Une nouvelle taxe fait polémique à Sivry-Rance. Elle consiste à taxer les surfaces commerciales de plus de 200 m² qui vendent des produits nocifs pour la santé comme les boissons alcoolisées ou sucrées ainsi que les cigarettes. Une proposition unique en Wallonie mais qui ne fait pas l’unanimité.
Une taxe contre l'alcool, les sodas et les cigarettes
Lutter contre l’accès facile et peu cher des produits nocifs pour la santé, c’est l’objectif de la taxe approuvée par le conseil communal de Sivry-Rance. Une idée assumée par le bourgmestre. "Comme bourgmestre vivant dans une commune rurale depuis plusieurs années, je suis étonné de voir la catastrophe sanitaire qui s’annonce : le surpoids, les maladies cardiovasculaires, le diabète,… qui ne font que grandir" explique Jean-François Gatelier.
Deux commerces concernés par la taxe
La taxe vise les surfaces commerciales de plus de 200 m² qui vendent les produits mauvais pour la santé. Dans l’entité, seuls deux commerces remplissent ce critère. Chaque année, les gérants devraient ainsi payer 1000 euros. Une aberration pour eux… "Tous les produits sont déjà surtaxés en Belgique. Pourquoi remettre une taxe en plus? Surtout qu’ici les gens n’ont pas loin pour passer la frontière et aller chercher sers produits là non taxés. On est encore pris pour une vache à lait" s’exclame Emmanuel Macrez, gérant du proxy Delhaize.
Un avis partagé par le responsable du Spar. "1000 euros supplémentaires, c’est un peu dur à avaler. Ce montant ne repose sur rien du tout" déclare Benjamin Mersch. "Le client qui entre dans le magasin a le choix de faire ses courses selon ses envies, son budget,… Il peut faire ses emplettes avec l’idée de faire de la bonne nutrition" ajoute-t-il.
Pour son collègue, Emmanuel Macrez, c’est au niveau de l’éducation des enfants qu’il faut agir. "C’est dès le plus jeune âge dans les écoles qu’il faut leur dire tu peux manger cela c’est meilleur pour ta santé. Mais pas directement amener une taxe comme celle-là!"
Une taxe discriminatoire?
Pour les gérants des deux enseignes, c’est aussi au consommateur à faire son choix. C’est donc de ce côté là qu’il faut agir.
Le bourgmestre reconnaît le caractère discriminatoire de cette taxe. Le but ici est aussi de bousculer et de faire évoluer les mentalités. La proposition doit encore être approuvée par la Région wallonne avant d’être appliquée. Qu’elle passe ou pas, cette taxe santé aura au moins fait beaucoup parler d’elle.