Ce nouveau médicament, le nipocalimab, présente des résultats prometteurs dans le traitement de grossesse rhésus, selon une étude menée par l'UZ Leuven, en collaboration avec 20 autres hôpitaux.
Plus de 90% des fœtus ont ainsi survécu à la grossesse grâce à ce nouveau remède, alors qu'autrement, environ la moitié des bébés meurent d'anémie in utero.
Pour cette étude, qui a été publiée jeudi dans le New England Journal of Medicine, l'UZ Leuven a suivi 14 femmes. Sept d'entre elles avaient déjà connu une mort fœtale lors d'une grossesse précédente. En utilisant le nipocalimab, 13 des 14 fœtus ont survécu à la gestation.
Lors d'une grossesse rhésus, il y a un risque d'incompatibilité rhésus, c'est-à-dire une incompatibilité sanguine entre le fœtus et la maman. Les anticorps de la mère peuvent ainsi traverser le placenta et s'introduire dans le sang du fœtus. Ces anticorps peuvent ensuite dégrader le sang de l'enfant et provoquer une anémie fœtale. Les médecins procèdent alors à des transfusions sanguines, mais il s'agit d'une procédure délicate qui requiert une grande expertise.
Le nipocalimab fait office de barrière et empêche les anticorps de passer de la mère au fœtus. Le médicament est également efficace pour d'autres maladies fœtales impliquant des anticorps maternels.
"Une grossesse rhésus reste une maladie dangereuse", rappelle le professeur Roland Devlieger, gynécologue à l'UZ Leuven. "En Belgique, chaque femme enceinte est suivie de près pour détecter les anticorps présents dans son sang et le cas échant, nous intervenons pour éviter une anémie grave. Mais dans certains pays, cette maladie reste un problème de santé majeur", souligne-t-il.
D'autres essais cliniques, auxquels participe l'UZ Leuven, doivent à présent être réalisés.