On pourrait croire que le tronçon manquant de la RN54 entre Lobbes et Erquelinnes est devenu au fil des années une utopie, une illusion, un mirage en fait. On y croit, on y croit et puis, ça bloque lorsque les deux bouts sont prêts à se rejoindre, un peu comme les aimants, ils s’attirent autant qu’ils se repoussent. Malgré tout, ils sont encore 5.166 à encore y croire, c’est le nombre exact de signataires de la pétition.
« Aujourd’hui, le dossier est revenu sur la table parce qu’il y a eu une pétition qui a été rentrée par des riverains. Ils ont demandé au Ministre Henry (ministre wallon de la mobilité - Ecolo) d’être entendu. Et malheureusement le ministre Henry ne souhaite pas entendre les pétitionnaires », confie le député wallon, Julien Matagne.
En ce moment, il y a un projet de décret qui voudrait que les pétitions recueillant au moins 1.000 signatures puissent être représentées afin que ces personnes représentantes ne fassent qu’une seule voix pour être entendues. « Ici, il y en a 5.166 et l’excuse qui est mise en avant c’est que c’est un projet de décret donc ce n’est pas encore sur la table, explique le député wallon. Mais aussi, ce n’est qu’une seule personne qui a rentré cette pétition au nom des 5.166. Je peux entendre que sur la forme, les réglementations administratives ne répondent pas aux prescrits (…) J’estime qu’il y a une demande légitime des citoyens d’être entendus. »
La politique du « Stop Béton! »
L’argument mis en place par éviter de terminer la RN54, c’est la politique régionale du « Stop Béton ! ». « Nous avons pu observer qu’un projet semblable de contournement à Hornu va être bien réalisé alors qu’au départ, il était établi qu’il ne se fasse pas dans le cadre justement du 'Stop Béton !'. Donc j’ose espérer qu’on peut avoir de bons espoirs », ironise Julien Matagne.
Julien Matagne demande juste au Ministre Henry d’écouter la problématique des riverains et de rencontrer les élus locaux. Il a été sollicité par toutes les communes qui sont concernées par le projet. Il y a Charleroi Métropole qui représente 29 communes et dont Paul Furlan est président de la conférence des bourgmestres de Charleroi Métropole et ancien bourgmestre de Thuin, l’une des quatre communes touchées avec Lobbes, Merbes-le-Château et Erquelinnes. « J’espère qu’avec toutes ces demandes, tant citoyennes que politiques, tous partis confondus, j’espère sincèrement que le ministre va revoir sa copie », explique Julien Matagne. La balle est dans le camp de ministre wallon de la mobilité mais surtout de la majorité.