On va durcir le ton pour les personnes qui reviennent de zone rouge et ne qui respectent pas les mesures. En tout cas, à en croire le courrier envoyé aux bourgmestres par les ministres Morreale et Collignon, les mayeurs auront accès à une liste de personnes qui refusent de collaborer en amont avec l'AViQ. Une nouvelle mesure qui est assez floue juridiquement et surtout qui divise.
A l'avenir, les personnes qui reviennent de zone rouge et qui ne respecteront le protocole sanitaire, à savoir: remplir le formulaire de localisation, faire les tests PCR et la quarantaine de sept jours se verront contrôler et/ou sanctionner. Un courrier a été envoyé aux bourgmestres par les ministres Morreale et Collignon pour les prévenir de cette nouvelle mesure.
« Si le test n’a pas été effectué ou qu’il y a un non-respect évident de la quarantaine, l’information sera soumise à l’inspecteur de l’hygiène régional qui la communiquera au bourgmestre (…) S’il y a refus de collaboration manifeste, soit lors de l’appel du centre de contact, soit lors de la visite de l’agent de terrain, l’information relative à ces situations sera fournie au bourgmestre via la plateforme sécurisée ‘Plasma’. »
Marie-Hélène Knoops, la bourgmestre de Montigny-le-Tilleul a reçu cette lettre: « On nous dit qu’on nous donne l’information mais on ne sait pas ce qu’on doit faire avec cette information. »
Concrètement, cela voudrait dire quoi : que les policiers pourront se rendre chez les personnes qui reviennent de zone rouge et qui ne respecteraient pas les mesures imposées. « La police locale ne peut pas tout faire non plus, explique Maxime Daye, le président de l’Union des villes et communes. Elle manque de moyens et d’effectifs. Nous réclamons des moyens juridiques pour être certains que l’on peut agir dans le sens que les deux ministres le souhaitent mais aussi des moyens humains via nos zones de police. »
Il y a des tricheurs…
Nous avons donc pris contact avec une personne qui revenait de zone rouge, elle a rempli le formulaire, un inspecteur l’a contactée pour vérifier si elle respectait les mesures. Sur ses propos jugés de bonne foi par le contrôleur, il a clos le dossier. Sauf que, la personne n’a pas fait les tests et n’a ni respecté la quarantaine. « On va confier à la police et aux bourgmestres le dernier carat de l’information. C’est d’abord l’administration wallonne qui va se charger du principal des contrôles, confie Christophe Collignon, le ministre wallon des pouvoirs locaux. Le but n’est pas de contrôler pour contrôler mais de faire preuve de pédagogie. »
L’amende pour les fraudeurs peut aller jusqu’à 1.500 euros et/ou une peine de prison.
« Le but n’est pas de mettre des amendes mais de faire en sorte que la population comprenne, que lorsqu’elle a été à l’étranger qu’elle comprenne qu’elle doit limiter ses contacts, faire les tests et donc éviter que le virus ne circule. »
Entre le couvre-feu, la délation, les soucis du quotidien, une nouvelle tâche attendrait donc les policiers qui sont déjà en effectif réduit. Feront-ils un travail de sensibilisation ou bien de répression pure et simple ? Bref, cela s’annonce très compliqué.