Francoise, Jean-Pierre, Michèle et Isabelle sont grands-parents. Des grands-parents à la mode d’aujourd’hui c’est-à-dire actifs. Pour la plupart toujours au travail, mais aussi avec des hobbys ou pratiquant du sport. Mais dans leur vie quotidienne l’arrivée des petits-enfants a changé pas mal de choses comme si l’axe de gravité de leur vie s’était soudain déplacé ou s’était allégé.
La dure loi du confinement
Et donc depuis le 18 mars, leur univers familial est chamboulé. C’est le cas notamment pour Michèle, que tous amis et enfants appellent Michou. Cette enseignante à la retraite a deux petites filles Alix et Jade. Elles ont respectivement bientôt 5 ans et 2 ans.
« Normalement je les prends tous les lundis. Mais pour l’instant nous ne les avons plus vues depuis plus d’un mois et demi ,c’est long ! Nous communiquons uniquement par skype. Au départ c’était une fois par semaine mais maintenant l’on fait cela 2 à 3 fois, des e -apéros comme disent mes enfants . Elles nous montrent des dessins, nous font des cœurs avec les mains. C’est pour nous une véritable bouffée d’oxygène.
Un manque incroyable
Mais Michèle le reconnaît "cela ne remplace pas le contact physique, ces vrais baisers qui claquent sur les joues « On se rattrapera après le déconfinement et c’est vrai que nous sommes impatients de pouvoir les retrouver et les serrer dans nos bras mais c’est déjà une chance d’avoir toutes ces technologies pour les voir, ça les rend déjà présentes. En tout cas nous attendons avec impatience le 21 mai, c’est le jour des 5 ans d’Alix. "
La famille après les commerces
Quand on lui pose la question de savoir si elle trouve normal qu’on fasse passer la réouverture des commerces avant les réunions familiales, la réponse de Michèle est directe
« Non je ne trouve pas cela normal. Et c’est vrai qu’on se réjouissait de pouvoir les revoir dès le 4 mai. Mais je comprends qu’il faut faire redémarrer la vie économique et puis d’un autre côté, nous, grands-parents, qui avons dépassé la soixantaine, nous sommes des personnes à risques, il faut donc prendre toutes les précautions ! «
Pour Jean-Pierre, un formidable soutien dans la maladie
Ses petits-enfants Jean-Pierre ne les a plus revus depuis le début du confinement ou seulement de loin… lorsqu’il a été hospitalisé pendant 17 jours au GHDC. Atteint du Covid 19 il a vu en quelques minutes sa vie basculer avec l'entrée à l'hôpital. Et ses petits- enfants ont été là pour insuffler courage et volonté à leur papy. Des petites vidéos, des chansons qu’il pouvait suivre sur sa tablette de son lit.
« C’était quelque chose de terriblement émouvant et aussi les moments où ils venaient me dire bonjour sous mes fenêtres. »
Jean-Pierre a 9 petits-enfants et pour lui qui, il y a une semaine, est sorti du tunnel, guéri de ce foutu Covid-19, on imagine le bonheur et la joie qu’il se fait de retrouver ses petits-enfants.
Quand les frontières accentuent la séparation
Pour Isabelle, le contexte est différent: sa fille a accouché à l'étranger, là où elle vit. Sa première-petite fille, Isabelle n'a donc pu ne la découvrir qu'en photos, Et avec la fermeture des frontières, elle ,ne sait pas quand elle pourra la voir.
" C'est triste aussi de se dire que l'on ne peut pas être près de sa fille pour l'aider dans ces moments particuliers, après l'accouchement. Alors oui quand on pourra aller les voir, ce sera merveilleux"
Pour eux, le 4 ou le 18 mai, cela ne change pas grand-chose, il faudra attendre que l'on puisse se rendre en Suisse" En tout cas, je suis impatiente". Et la petite Alix a déjà reçu de sa mamy un joli petit ensemble envoyé par la poste... à défaut d'avoir été remis en mains propres!