Le président du PS Paul Magnette a reproché samedi à la Commission européenne d'aller au-delà de ses compétences en conditionnant l'octroi des financements dus à la Belgique dans le cadre du plan de relance à une réforme des pensions.
"C'est une violation par l'Union européenne de la répartition des compétences avec ses États membres. Une vi-o-la-tion", a insisté le président du Parti socialiste dans une interview relayée samedi par les quotidiens Le Soir et du groupe Sudinfo. "L'Union européenne n'a pas de compétences en matière de pensions. Elle n'a pas non plus de compétences en matière de marché du travail. Alors, comme elle n'a pas de compétences, elle fait ce qu'elle appelle de la conditionnalité, et moi j'appelle ça du chantage", a jugé Paul Magnette.
La Belgique a reçu 770 millions d'euros de "préfinancement", l'enveloppe totale attendue étant de 4,5 milliards d'euros de subventions issues de la Facilité pour la reprise et la résilience (principale enveloppe de NextGeneration EU, l'instrument de reprise post-pandémie imaginé par l'UE fin 2020). Hors préfinancement, chaque pays doit réaliser un certain nombre de réformes, convenues avec l'UE, avant de pouvoir débloquer des tranches de subventions. Pour la Belgique, une réforme des pensions contribuant à la soutenabilité financière de la sécurité sociale et des finances publiques fait partie des exigences.
Pour Paul Magnette, il s'agit d'une "tentative (de la Commission, NDLR) d'étendre ses compétences, c'est incorrect. C'est vrai, la Belgique a un déficit excessif, mais si l'Union européenne (...) luttait contre le dumping fiscal, contre le dumping social, notre déficit serait quasiment résorbé", a-t-il avancé, se disant de plus en plus "agacé" par "ce côté donneur de leçons des technocrates de la Commission européenne" obéissant au "très conservateur" commissaire du Budget, l'Autrichien Johannes Hahn.
Belga