Des propos homophobes, des insultes et des croix gammées. C’est ce qu’on trouve sur des tags apposés sur des affiches électorales à Hymiée. Ils sont destinés au bourgmestre, Philippe Busine. C’est révélateur de la pression de plus en plus grande mise par certains citoyens sur les politiques.
Des tags sur des affiches électorales, c’est loin d’être nouveau. Mais aussi violents, heureusement, c’est encore rare. Il y a, ici, de la vulgarité, des insultes, quasiment de la diffamation, mais aussi des insignes fascistes, et ,au sol, des propos homophobes, deux choses qui, rappelons-le, sont légalement condamnables.
« Ce n’est pas nouveau. Un nez rouge ou une moustache, par exemple, on peut en rire, commente Philippe Busine, le bourgmestre de Gerpinnes. Mais qu’on me traite de voleur, qu’on utilise des croix gammées, qu’on tienne des propos homophobes, c’est beaucoup moins agréable. »
« Busine, ont t’encule et ton fils PD aussi » (sic)
Ce sont les mots qui ont été tagués au sol à la rue d’Hymiée devant un panneau reprenant des affiches des Engagés. On est loin de critiques sur la politique communale. Ici, il s‘agit d’attaques personnelles et d’insultes et non pas réellement sur la politique menée dans la commune. Depuis quelques années, et surtout depuis l’arrivée des réseaux sociaux, les critiques gratuites, les insultes et le harcèlement se font de plus en plus durs contre les hommes et femmes politiques. La pression est souvent difficile à supporter aujourd’hui pour les élus un peu partout en Belgique. Certains ont même démissionné.
« Avec les années, je me suis fait une carapace, donc ça ne me touche pas beaucoup, ajoute le bourgmestre. Mais ma famille, ma femme, mes enfants, mes neveux, ça leur a fait beaucoup plus mal. »
De plus en plus de critiques de citoyens sont de plus en plus hard
Depuis des années, et surtout depuis l’avènement des réseaux sociaux, les hommes et femmes politiques sont les victimes de critiques de plus en fortes, de plus en plus personnelles, ainsi que d’insultes gratuites. Et ça a créé de plus en plus de pression pour les politiques. Pas toujours facile à supporter sur la durée.
« C’est souvent sous l’anonymat le plus complet, ajoute aussi Alain Struelens, la tête de liste PS pour les élections communales. Souvent, ils n’ont pas vraiment le courage de leurs déclarations. On peut ne pas être d’accord avec une politique, mais ici, on n’est même pas respectueux des gens et des personnes. À un moment donné, on ne trouvera plus personne pour faire de la politique, tellement les gens se diront que la pression de certains citoyens est difficile à supporter parce qu’elle est là vraiment tous les jours de la part de certaines personnes. »
« Si ça continue, on se retrouvera avec des gens qui vont se dire qu’ils voudraient vraiment s’investir, mais si c’est pour avoir des commentaires comme ça et des espèces de coups de poignard dans le dos, on n’y va pas. Et c’est vraiment dommage », conclut Philippe Busine.
D’autant qu’il faut rappeler que la politique, c’est la gestion de la chose publique. Et que les critiqueurs, surtout les plus hard, sont loin d’être les payeurs.