À seulement 35 ans, Adrien Dolimont vient d'accéder à la fonction de ministre-président de la Wallonie, après un parcours parsemé de records de précocité.
Sur l'échelle de la réussite, Adrien Dolimont a décidé de gravir les échelons deux par deux. À 35 ans, le jeune Nalinois devient le plus jeune ministre-président de l'histoire de la Wallonie. Mais ce n'est pas son premier record à son actif. En 2006, alors qu'il débute à peine ses études d'ingénieur à l'UMons, il entre dans le monde politique, inspiré par son grand-père, Marcel Nicaise, ancien bourgmestre d'Ham-sur-Heure-Nalinnes. À seulement 18 ans, il devient le plus jeune échevin de Belgique et assure alors une fonction qui le représente bien : la jeunesse. "La politique m'a intéressé depuis mon plus jeune âge. Je parle d'ailleurs encore politique avec mon grand-père, cela m'intéresse vraiment. Je trouve qu'il n'y a pas assez de jeunes dans la politique, c'est pourquoi j'aimerais représenter la jeunesse", confiait le jeune échevin en 2006.
Devenir bourgmestre : un rêve (presque) touché du doigt
Titulaire d'un doctorat, chef d'entreprise et président du CPAS d'Ham-sur-Heure, l'homme aux multiples casquettes est propulsé, en 2018, comme premier échevin de sa commune grâce à un accord stratégique avec Yves Binon, bourgmestre d'Ham-sur-Heure-Nalinnes depuis près de 20 ans. Ce dernier devra prendre le siège mayoral jusqu'en 2022, puis donnera ensuite son écharpe de bourgmestre à l'étoile montante du MR, si tout se passe bien. Le rêve d'Adrien Dolimont de devenir bourgmestre de sa commune est alors à portée de main. "Je me mets candidat pour un mandat, soit 6 ans, racontait Yves Bonin. Cet accord, je peux le tenir si tout le monde est correcte avec moi et avec le fonctionnement de la commune." De son côté, Adrien Dolimont était très serein : "Il n'y a pas de raison que cet accord change. À partir du moment où j'ai accepté de lui laisser la tête de liste, c'était l'accord quui en découlait. Il n'y a aucune raison que cela ne se passe pas."
Cependant, coup de théâtre dans la commune : Yves Binon décide finalement de ne plus céder sa place. Des tensions émergent alors entre les deux hommes, mais sont rapidement résolues grâce à la nomination d'Adrien Dolimont en tant que ministre président du budget wallon, succédant ainsi au démissionnaire Jean-Luc Crucke, en pleine législature. À 33 ans, le Nalinnois est alors le plus jeune ministre du gouvernement. "Il y avait une volonté d'avoir, à la fois un ministre du Hainaut, puisque pour la répartition géographique du MR ça aurait été la seule province non représentée, mais également la volonté d'amener un jeune, quelqu'un de nouveau qui avait une bonne expérience et un superbe profil, expliquait Georges-Louis Bouchez, président du MR. Il est polytechnicien et chef d'entreprise, cela montre ses qualités scientifiques. Il a vraiment une connaissance du monde économique wallon, ce qui est fondamental pour cette mission."
Une ascension fulgurante
Au scrutin régional de juin dernier, Adrien Dolimont confirme sa popularité en obtenant le deuxième meilleur score dans la circonscription Charleroi-Thuin, assurant ainsi son élection en tant que député wallon et communautaire.
C'est durant la marche de Notre-Dame de Bon Secours à Nalinnes, entre deux coups de fusils, que le jeune ministre a reçu l'appel de Georges-Louis Bouchez lui demandant de rappliquer à Bruxelles. C'est finalement à 17H45, soit seulement 15 minutes avant la présentation officielle du casting, qu'il a appris sa désignation en tant que ministre-président.
Ce lundi matin, il a d'abord prêté serment devant le Parlement de Namur, avant de monter à Bruxelles devant le roi. Sur le coup de midi, une passation de pouvoir historique s'est tenue, entre le jeune trentenaire réformateur, recevant les clés de l'Elysette des mains de son prédécesseur, le dinosaure socialiste de la politique de deux fois son âge, Elio di Rupo. Tout un symbole.
Chargé du budget, des finances, des aéroports et des infrastructures sportives, il a également pris en charge la compétence de ministre de la recherche scientifique pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, soulignant ainsi sa capacité à exercer des fonctions variées et stratégiques au sein du gouvernement.
Plus jeune ministre-président de l'histoire de la Wallonie mais aussi le troisième issu de la région Charleroi métropole après les socialistes Jean-Claude Van Cauwenberghe et Paul Magnette, Adrien Dolimont enchaine tous les exploits.